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A bas la synarchie ?

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 14 mai 2018
  • 2 min de lecture

Croyez-en un vieux gamin qui en mai 68 a fait flotter le drapeau noir de l’anarchie sur les balcons de Science Po, rue Saint Guillaume juste pour faire bisquer les potes d’extrême droite. Je dis les “potes“ car à cette époque on ne détestait que les idées, pas les gens. Ces gros malins avaient tenté de nous prendre à revers en passant par l’ENA... déjà...


Oui, croyez-moi, tout ceci n’est pas sérieux. On crie “à bas la synarchie !“ mais sous les pavés, la plage. La seule contribution du mythique « prolétariat » au Grand soir révolutionnaire a consisté de la part d’un brave homme de cantonnier occupé au repavement du Boulevard Saint Michel à nous assurer avec un clin d’œil complice : “je vous les serre pas trop“.


On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans, disait Rimbaud, on ne l’est pas plus à 20 ans. Il faut bien que jeunesse se passe. De l’acné juvénile, rien de plus.


Ce qui est ébouriffant, c’est l’émoi que les Black-Blocks ont suscité ces derniers jours. Chacun y va de sa dramatisation. On s’accuse les uns les autres. Les politiques hurlent au laxisme, les syndicats protestent de ne plus pouvoir protester, la Presse voudrait bien juger, mais ne sait pas comment.


On nous assure que le gouvernement voire le Président sauterait s’il y avait un mort dans une manif. La sensibilité publique ne le supporterait pas, mais rien n’est moins certain. Face aux terroristes, la police ne fait pas de prisonniers, ou le moins possible. Qui s’en émeut ? L’opinion commence à faire des distingo en matière de respect de la vie humaine.


A un moment ou à un autre, si les boutefeux n’y prennent garde elle mettra dans la balance sa crainte que lui inspirent 1200 casseurs surentraînés.


La leçon que l’on peut, en tout cas, tirer de cette chienlit est que la rue n’est pas un lieu de pouvoir par nature démocratique.


 
 
 

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