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Un homme d’Etat ?

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 16 déc. 2018
  • 2 min de lecture


En s’adressant aux maires Macron tente de sauver ce qui reste encore debout sur le champ de ruine de la démocratie représentative. La suppression de la taxe d’habitation ne va pas lui simplifier la tâche. Mais devant la déroute de la technostructure de l’Etat, il ne lui reste plus personne sur qui compter.


Un train en cache un autre. En faisant le choix des collectivités, Macron se condamne à faire porter le poids des économies sur l’Etat lui-même.


Enfin, peut-on soupirer. S’il y a une vrai tournant du quinquennat il est dans ce changement de cap.


On pourrait parler de courage, de sens de l’intérêt de la France. Il est singulier de constater que pour devenir un vrai homme d’Etat, Macron devra se dresser contre l'Etat lui-même. Cette formule « d’homme d’Etat », assez spécifiquement française, montre à quel point s’est installée une confusion pernicieuse entre la France et l’Etat.


La France n’est pas uniquement la Nation, ni la Patrie, ni l’Etat, elle est plus. Elle est plus aussi que la somme de tous les Français, plus que son territoire, plus que son histoire, plus que la République, elle est la réunion de tout cela et quand l’un de ces attributs prend le pas sur les autres ce n’est plus la France.


Pour Jean Serisé, énarque de la première promotion d’après-guerre, collaborateur de Pierre Mendès-France puis de Giscard d'Estaing, un précurseur du “et de droite et de gauche“ les hommes et femmes d'État se caractérisent par plusieurs traits : ne pas s'enrichir grâce à leur situation, assimiler des faits rapidement, s'adapter aux circonstances, s'élever au-dessus des événements et creuser sa propre tombe.


On peut dire qu’en s’opposant aux hauts fonctionnaires Macron s’est déjà saisi de la pelle.


Souhaitons-lui du courage car la différence entre un politicien et un homme d'État est certainement que le politicien pense aux élections suivantes tandis que l'homme d'État songe aux générations à venir.



 
 
 

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