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Banqueroute de l’Etat-providence et conséquences

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 30 déc. 2018
  • 3 min de lecture

L’Etat-providence est en cessation des paiements, et l’on ne peut plus compter sur l’impôt pour remplir les caisses vidées par une gestion calamiteuse.


Les excès fiscaux ont ruiné la France et ont, tout autant que la concurrence des pays émergents, concouru à sa désindustrialisation. La pratique du dumping fiscal à rebours s’est montrée très efficace pour faire fuir les entreprises ou les faire mourir sur place, au grand dam de l’Etat qui ne peut que constater son impuissance. Comment ne pas hausser les épaules quand le Ministre Bruno Le Maire enrage en constatant qu'il ne peut rien contre Ford ? Ce sont tout de même bien ses semblables qui ont créé les conditions de ce naufrage des emplois. En croyant que l'on crée des entreprises avec des subventions et en rendant notre pays inhospitalier.


Certains économistes engagés prétendent comparer le coût du travail entre les pays, ils déclarent ne pas comprendre la désaffection des entrepreneurs ; leurs calculs sont biaisés de deux manières.


Tout d'abord, ils n’intègrent jamais le facteur fiscal dans sa globalité, et alors que tous les pays européens ont supprimé les impôts sur la fortune, la France a conservé le sien, et alors que l'on vient de le limiter à l'immobilier, l’on ne cesse d’agiter son aggravation, créant une psychose digne de celle que provoquèrent les "partageux" en 1793, puis au moment de la Commune de Paris en 1871.


Nos experts autoproclamés admettent qu’en matière de prélèvements obligatoires notre pays est champion du Monde, on ne peut le nier, mais ils objectent qu’il y a de la redistribution dans ce Guinness des records.


Mais, la solidarité, souvent confondue abusivement avec l’égalité, présente la particularité de ne jamais être satisfaite. Les positions économiques des uns et des autres étant par nature inégales, c’est une soif inextinguible de redistribution qui atteint ceux auxquels le système ne donne aucun espoir de sortir de leur condition. Au siècle dernier, cette viscosité sociale était le fait d’une classe bourgeoise dirigeante. Aujourd’hui, c’est la bureaucratie qui a fait le choix du chômage de masse. Ce mode de gestion social présente pour elle le double avantage de lui donner un pouvoir illimité sur les indemnisés, et de lui permettre de se poser en défenseur des plus défavorisés.


Cependant quand le nombre de chômeurs atteint 10 % de la population dite active, ou plus exactement en potentialité de l’être, et que le Papy Boom fait exploser les compteurs des caisses de retraite, la solidarité s’apparente à un suicide économique, car au point où elle culmine, elle tue l’initiative et la prise de risque inhérente à toute action créatrice.


Qu’on le veuille ou le déplore l’assistanat a vécu. Quand Monsieur Macron parle de réinventer l’Etat-providence, il s’agit de rédiger son faire part de décès.


Il faut en tirer les conséquences.


Au moment où l’on ne peut plus appliquer des pansements sur la précarité, il est injuste de maintenir à certains un statut de privilégiés qui sont à vie à l’abri de tout.


Les privilégiés et les précaires ne vivent pas sur la même planète. Ils n’ont pas les mêmes valeurs, ni les mêmes demandes. La rupture sociale est entre eux plus profonde que celle que l’on dénonce complaisamment entre urbains et périurbains. On peut imaginer des conjonctions d’intérêts entre ces deux derniers groupes, il n’en est aucune possible entre ceux qui n’ont aucun souci pour leur présent ni leur futur, les viagers réels rentiers du système, et ceux qui soit n’ont rien d’autre que les allocations pour subsister au jour le jour, soit sont dans l’incertitude du lendemain.


Parmi les précaires, on compte les chômeurs, les employés à durée déterminée, les libéraux, et les indépendants plus ou moins ubérisés. Dans une moindre mesure, on ressent la précarité chez les salariés titulaires d’un contrat à durée indéterminée qui sont menacés de plans sociaux, ou peuvent craindre d’être touchés par l’obligation de se reconvertir. Leur rêve, désormais inatteignable, est d’obtenir des garanties qui les rapprochent des privilégies des fonctionnaires.


Face à cette population angoissée, les 5 millions d’agents publics sont les privilégiés du régime bureaucratique dont ils sont évidemment le plus ferme soutien.


Il est sacrilège de le dire, mais l’abolition des privilèges indus des fonctionnaires aurait un effet salvateur sur le sentiment d’injustice diffus dans la société française, car là se trouve la vraie inégalité, la réelle injustice.







 
 
 

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