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Le Grand débat, déballage garanti, fiasco assuré.

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 30 déc. 2018
  • 2 min de lecture

Révélateur. « Nous avons été trop intelligents, trop subtils... », au delà du ridicule, cette aveu en forme de mea culpa collectif du nouveau patron de LaREM illustre une fois de plus l’incapacité des technocrates à gouverner. Gilles Legendre est journaliste, mais formé, ou plutôt déformé à Sciences Po section Service public, l’antichambre de l’ENA.


Ces gens là, issus de la cuisse de Jupiter, se croient sincèrement, sérieusement, réellement supérieurs. Cette tare les disqualifie pour l’exercice des responsabilités de gouvernement car elle les rend sourds et les aveugle. L’hygiène démocratique qui consiste à se présenter devant les électeurs leur manque cruellement.


Legendre, pas vraiment idéal, n’est pas haut fonctionnaire, il est resté à la porte de la haute Ecole. Cependant, il a été contaminé par son passage dans ce qui en est la classe préparatoire. C’est ce que l’on peut appeler un hiérodule, serviteur et adorateur des hiérarques.


Il devient urgent de moraliser la société française et l’une des voies, outre le retour à l’interdiction de la politisation syndicale des magistrats, devrait consister en une obligation de choix des hauts fonctionnaires entre la carrière administrative et la politique. À cet égard on doit saluer la décision de Bruno Le Maire de démissionner de la fonction publique... les occasions de le féliciter sont plutôt rares, ne la ratons pas.


Les hauts fonctionnaires devraient être les eunuques de la République. Leur vocation devrait être de ne jamais toucher la Marianne qu’ils ont fait vœux de servir.


Ce n’est évidemment pas la voie qu’ils ont choisie. Les épisodes que nous vivons depuis des décennies montrent qu’ils visent au plus haut du pouvoir. Et en 2017, il ont éliminé toute concurrence... les derniers outrages dans le harem républicain.


Pour retrouver un semblant de légitimité dans la tourmente jaune gilet qui menaçait de les balayer, les voilà qui inventent un Grand débat, ultime moyen de communication avec le peuple dont ils sont coupés par leur propre « excellence ».


Il ne faut pas être grand clerc pour prévoir que ce que l’on appelle déjà les cahiers de doléances, car en France tout se traduit en références historiques, vont tourner au grand déballage des revendications et acidités populaires.


Cette enquête publique géante aura les mêmes caractères que celles qu’organise le droit administratif dans le droit de l'urbanisme. Du grand « n’importe quoi » dont personne ne tient le moindre compte. Pour de telles consultations ne se déplacent que les mécontents, les militants et les hargneux.


Il est déraisonnable de demander au citoyen de trancher des questions complexes sans lui en avoir au préalable fourni les éléments de choix... ce travail est l’affaire des techniciens. Le Grand débat est une inversion des rôles. Le peuple propose et les dirigeants disposent.


Sous prétexte de remédier aux faiblesses d’une démocratie représentative qu’ils ont sabotée, les technocrates misent sur une version de la démocratie directe contre nature. Mais ne soyons pas trop inquiets, nos statocrates sauront expliquer, comme ils l’ont fait pour Notre Dame des Landes pourquoi ils ne tiendront aucun compte de la volonté du peuple dont ils ont sollicité l'expression.





 
 
 

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