La redistribution, une mauvaise excuse pour un vrai problème
- André Touboul

- 8 janv. 2019
- 2 min de lecture

Les statisticiens reconnaissent que la France est championne du monde de la dépense publique, mais ils rétorquent aussitôt pour clore le débat qu’il s’agit là du prix d’un système de protection sociale qui compte pour moitié dans les prélèvements obligatoires.
L’esquive est habile mais de mauvaise foi, car le haut niveau de redistribution n’est pas forcément un motif de satisfaction. En l’espèce, c'est l’indice d’une plus grande pauvreté qui rend nécessaire les transferts sociaux. Ce n’est donc pas un progrès social, mais la conséquence d’un échec économique.
Le montant record des prélèvements obligatoires est aussi imputable à de la mauvaise gestion. Celle des organismes sociaux, certes, mais aussi et surtout celle de l’Etat entravée par des contraintes légales que celui-ci s’est imposées à lui-même. En d’autres termes, toutes les protections et tous les avantages consentis aux fonctionnaires sans aucune justification réelle. Sur les 5,5 millions d’agents publics, pour combien est-il nécessaire d’assurer l’indépendance par une inamovibilité, ou par une garantie d’emploi et de revenu à vie ? On répondra que de plus en plus, l'Etat a recours à des contractuels, mais
Le problème de la dépense publique est que, non maîtrisée, elle agit comme un évier. Elle vide les caisses publiques par un vortex, tourbillon qui s'accélère sans cesse, engloutit tout et se termine par une très brusque et désagréable aspiration.... la banqueroute.

On dit que la France est un trop grand Etat pour être mis en faillite, to big to fail. Mais c'est ce que l'on disait de la Banque Lehman Brothers.
Si nos gouvernants ne veulent pas être mis sous tutelle d'un consortium international de créanciers, il est temps, alors qu'il reste encore quelque crédit à la signature de la France de cesse de jeter l'argent public par les fenêtres. Donc faire des économies, mais sans pour autant être obnubilés par la question de la Dette. En effet, le déficit public n'est toxique que s'il induit des augmentations d'impôts. Quand le déficit est créé par une baisse des impôts, il n'est que provisoire car très vite compensé par une augmentation de l'activité économique, alors que le matraquage fiscal la ralentit. Trop d'impôt tue l'impôt... qui a le premier écrit cela ? C'est François Hollande !
Dans la galaxie des statocrates, les mesures fiscales sont soit des hausses de taux, soit de nouvelles taxes, soit des baisses tellement mesurés et des suppressions « financées », c’est à dire compensées par des hausses. Ainsi l’effet en est semblable à celui des gendarmes couchés, ce sont des ralentisseurs.... Aux USA, les baisses d’impôt sont destinées à fouetter les chevaux. Fouette crocher ! Leur effet est immédiat, car chacun veut en profiter au maximum.... c'est impensable chez nous, car on appelle cela des abus.
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