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La France est atteinte du trouble bipolaire

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 19 janv. 2019
  • 3 min de lecture

La France est déprimée. Elle ne se reconnaît plus. Ses humeurs alternent entre épisodes dépressifs de tristesse, d’anxiété, de culpabilité, de colère, d’isolement ou de désespoir, et épisodes maniaques avec une grande irritabilité, une euphorie excessive, des phases délirantes par exemple sur le thème du complot ou mystiques. En phase de manie, elle se livre à des gestes dangereux qui relèvent de l’urgence psychiatrique. On appelle aussi cette pathologie le trouble « bipolaire ».


La dépression, c’est la tristesse de voir ses enfants se déchirer et de constater que les uns n’ont aucune considération pour les autres, leur travail, leur biens, et déchaînent leur haine contre la société, les minorités et les étrangers. C’est l’anxiété de ne pas apercevoir de solution à ces convulsions. C’est la culpabilité de ne pas avoir prêté l’oreille à ceux qui, lui dit-on, seraient en souffrance. C’est la colère encore contre ceux qui n’ont rien vu venir. C’est le sentiment d’isolement dans un monde hostile. Et enfin le désespoir d’être si mal dirigée.


L’aspect maniaque est caractérisé quand on voit qu’un rien la perturbe, un rond-point occupé et elle monte aux rideaux. Il se manifeste aussi quand on imagine dans l’euphorie changer la réalité en donnant aux citoyens un pouvoir dont ils ne savent que faire. Et il est perceptible dans le délire de l’agitation des réseaux sociaux où prospèrent les thèses de complot les plus ahurissantes.


Tous les symptômes requis par la Faculté pour diagnostiquer le syndrome maniaco-dépressif sont présents. Il est même rare qu’un même patient les réunisse tous.


Mais la France ne fait rien de médiocre.


Elle s’attriste au spectacle pathétique de ces Gilets jaunes qui « refusent d’être chefs » tout en multipliant les contorsions et les provocations pour le devenir, jusqu’à exciter les passions les plus viles, antisémites, anti-musulmans, anti-riches, anti-homosexuels, anti-immigrés et en fin de compte anti-tout.


Elle blêmit devant la jobardise des médias qui donnent dans ce panneau et leur servent la soupe. Elle reste atone quand les journalistes de BFM TV se vont bousculer par ceux dont ils ont assuré la promotion pendant des semaines, parce que cela faisait de l’audience.


Elle baisse les bras quand des sociologues patentés mettent en équivalence la violence des soit-disant manifestants mais vrais séditieux avec celle des policiers qui, par inadvertance, de temps en temps cassent du casseur, mais sans qui l’exercice de la sociologie serait d’évidence moins confortable à exercer.


Elle est totalement démoralisée quand elle voit que ceux à qui elle a confié ses médias, tentent de justifier, par couardise ou par système, la violence des casseurs par une exaspération populaire. Car elle le sait, la violence n’est pas un moyen d’expression, c’est une jouissance malsaine. Depuis « Orange mécanique », le roman d’Anthony Burgess duquel Kubrick a tiré un film, on sait qu’elle est une drogue aussi dure pour ceux qui s’y adonnent que ceux qui en sont victimes. Elle sait que le temps n’est pas de l’expliquer, mais d’en décourager absolument la pratique dans l’intérêt de tous.


Elle est écœurée quand les médias assimilent les Gilets jaunes avec le peuple français, prenant les 0,4% pour le tout, mais surtout confondant le peuple et la populace qui en est la négation.


Elle cauchemarde quand elle entend dire que l’opinion soutient les Gilets jaunes, alors que nul ne sait ce qu’ils veulent, pas même eux, sinon « aller jusqu’au bout » et « ne rien lâcher ».


Elle contracte la nausée quand des communicants au rabais viennent lui donner des leçons d’écoute de ces enfants gâtés mal éduqués qui crachent dans la soupe d’une démocratie que nos devanciers dans ce pays ont eu tant de mal à établir.


Elle vomit quand les professionnels de la récupération politique infiltrent les manifs d’automobilistes en rogne avec des slogans délirants : contre la République, pour les impôts, et la pseudo-démocratie directe.


Mais le plus déprimant, c’est quand elle constate que pour répondre à cette indigestion de bureaucratie qu’ils ont provoqué, les technocrates hors sol qui désormais la gouvernent sans supporter le moindre partage avec les corps intermédiaires, promettent encore plus de taxes, plus d’Administration, plus d’Etat. C’est à croire qu’ils ont résolu de se suicider et de l’entraîner dans leur cercueil.


Pour le traitement de cette pathologie qui s’installe et menace de détruire la France certains préconisent la Dépakine ou le Tramadol de simples anxiolytiques financiers qui ont l’inconvénient d’abrutir le malade, et masquent les symptômes sans soigner le mal.


D’autres, pour échapper à la camisole chimique, prônent la psychothérapie du divan de type Grand débat, mais ce bla-bla paraît dérisoire avant même de commencer.


Si l’on veut guérir la France, on ne pourra pas éviter l’électrochoc. Une remise en question de notre société du « tout État » qui libère les Français de la bureaucrature, régime tyrannique qui les a rendus malade.









 
 
 

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