La trêve des emmerdeurs
- André Touboul

- 19 janv. 2019
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Le Grand débat est une petite réponse politicienne à ceux qui se plaignent à corps et à cris de n’avoir pas la parole.
Sous prétexte de n’avoir pas l’offre politique qui leur convient, c’est à dire des gens qu’ils puissent respecter, ils se sont réfugiés dans l’abstention.
De l’eau dormante dont il faut toujours se méfier.
Il est évident qu’il n’y a rien à attendre au registre des solutions de ceux qui sont des braves gens, pour certains et d’autres pas si braves que cela.
Il est aussi très clair que comme toujours ce sont de grandes gueules qui vont monopoliser le débat, avec leurs idées toutes faites.
On peut donc comprendre que le peuple des raisonnables qui forment la très grande majorité des Français soit effrayé à la perspective de voir s’imposer les revendications de celui des Yaka. Y-a qu’à faire ceci ou cela.
Mais il faut se rassurer.
Si l’Elysée a pensé à Mme Jouanno pour piloter le débat, c’est qu’il s’agit en fait d’une enquête publique. Ni plus, ni moins.
Ceux qui attendent une boite à idées seront déçus. La société moderne est trop complexe pour que le citoyen de base en appréhende tous les tenants et aboutissants, et mesure ce qui se produit quand on prend telle ou telle mesure. Nos brillants hauts fonctionnaires en sont déjà incapables. Le règne des Yaka ne se produira pas, car il est tout simplement impossible.
La seule chose utile que l’on pourrait espérer du Grand débat est qu’il révèle qu’il est grand temps d’arrêter d’enquiquiner les Français, de leur piquer leur pognon, et de les culpabiliser sur tout à tout propos.
Une sorte de trêve des emmerdeurs serait l’idéal.
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