L’illusion climatique
- André Touboul

- 30 janv. 2019
- 3 min de lecture

Le réchauffement climatique est un fait. On peut ergoter sur son rythme, sur la part de l’humain dans ce phénomène, mais même si elle n’est pas déterminante au jour d''aujourd’hui, comme certains climatosceptiques le prétendent, elle finira par le devenir.
Sauver la Planète. Pourquoi ? Comment ? Les deux questions sont liées.
La planète Terre est la maison de l’humanité. Sauver la Planète n’a de sens que si cela signifie sauver l’humanité. Il ne s’agit donc non pas tout à fait de maintenir notre Terre en l’état, mais de préserver son habitabilité.
Le réchauffement climatique est un problème de moyen terme, et à long terme à technologie constante, il est inéluctable. A moins que l’humanité cesse de croître.
La première question est donc celle de savoir si l’on doit fixer un maximum démographique au regard d’un maintien de la Terre dans son climat actuel.
Il y a le climat, mais aussi les ressources en énergie et en nourriture.
Pour maîtriser les questions de surpopulation les hommes ont une solution radicale, la guerre. Cette option mérite examen.
Elle est traditionnelle, mais sa limite semble désormais imposée par l’existence des armes nucléaires, et autres engins chimiques de destruction massive, largement disséminées d’une part et d'autre part le degré de culture atteint par l’humanité qui interdit d’envisager des génocides comme un mode acceptable de conquête d’espace vital. De ces deux raisons la première est la plus déterminante, car on a vu au siècle dernier qu'un peuple très cultivé pouvait en peu de temps basculer dans la barbarie.
Il y a aussi le contrôle des naissances. Cette méthode ne pourrait fonctionner qu’à la condition qu’il y ait un consensus mondial sur un certain équilibre démographique. Cet accord n’est pas favorisé par les disparités de développement économique et de puissances militaires.
Jusqu’ici l’explosion démographique des régions pauvres n’a pas inquiété les nations développées. Les mouvements migratoires vont changer la donne. Pour le moment, les pays riches invoquent la préservation de leur niveau de vie. Bientôt il sera question de leur survie face à ce qui ne pourrait être qu’une submersion. Il sera donc impossible de prôner le contrôle des naissances, alors que dans le même temps que les migrants se pressent aux frontières.
Ces mécanismes régulateurs se heurtent aussi à des obstacles culturels et même biologiques. Les religions sont natalistes. C’est vrai pour les peuples du Livre qui ont entendu l’injonction : croissez et multipliez. C’est aussi vrai pour presque toutes les autres.
Au plan biologique, tout organisme vivant se comporte comme un gaz et tend à occuper tout l’espace disponible.
À quel moment les limites physiques de développement de l’espèce humaine seront atteintes ? La réponse à cette question est difficile. Car elle dépend de la capacité d’adaptation des humains à de nouvelles contraintes ; ce qui comprend leurs aptitudes à inventer, et aussi à se modifier eux-mêmes ; à ajuster aussi leurs visions du sens et du but de leur vie, bref, leurs besoins.
C’est pour une humanité de plusieurs centaines de milliards d’individus que l’on doit penser à aménager la maison Terre.

S’en tenir au climat et à une politique dilatoire est une illusion qui pousse à des choix qui se révéleront fatals.
Que ce soit à moyen ou encore plus à long terme, le vrai défi n’est pas de retarder l’inéluctable, mais de travailler à s’y adapter.
Mobiliser les humains sur une préservation des espèces, des ressources et des énergies fossiles n’a de sens que si en priorité on consacre les plus grands efforts à déterminer de nouveaux moyens de rendre la Planète habitable, ce qui ne signifie pas nécessairement de la maintenir en son état actuel, mais de développer des techniques d’adaptation à un habitat plus exigu et qui nécessairement évoluera.
En face du problème de l’avenir de l’humanité, les pingreries sur le diesel et le gaz carbonique font figure d’économies de bouts de chandelle. Il y a bien plus grave que la fonte de la banquise. Des disparitions d’espèces, il y en a eu depuis des millénaires. Il est maintenant question de la nôtre.
Il faut sauter à pieds joints du cauchemar dans la science-fiction.
Seule la science correctement orientée sauvera l’humanité du chaos et de la disparition.
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