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La submersion démographique

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 31 janv. 2019
  • 2 min de lecture

La conversation vient sur l’avenir prochain. Inévitablement, on parle de la vague de submersion démographique qui va inévitablement inonder l’Europe en provenance d’Afrique dont la population va dépasser le milliard d'âmes sous peu. C'est le même type d’angoisse que celle qui tenaille les Nord-américains qui redoutent d’être envahis par les latinos.


Disons d'abord que loin d'avoir disparu les frontières entre les Etats subsistent et qu'il ne faut pas confondre la liberté de circulation intracommunautaire qui ne concerne que les ressortissants des pays membres avec une ouverture aux autres nationalités.


Ensuite, cette ruée vers l'Europe n'a rien d'inéluctable. Les immigrants sont d’abord attirés par la demande de main d’œuvre bon marché. C’est l’économie qui est un aspirateur migratoire, et certainement pas les régimes sociaux. La preuve irréfutable est qu’alors que le régime social français est beaucoup plus favorable que celui de Grande Bretagne, c’est Outre-Manche que les migrants veulent aller ; quitte à passer à la nage après l’enfer de la jungle de Calais. Les immigrés recherchent avant tout du travail et vont où il y en a pour eux. La responsabilité de l'immigration est en tout cas partagée.


Mais l’image d’un milliard d’Africains tenaillés par la faim que promettent les démographes pour un avenir proche reste la plus forte. Elle est insupportable, car on ne voit pas au nom de quel égoïsme s'y opposer. Mais elle dépasse toute raison. En effet, un tel accroissement de population ne peut se produire sans un développement économique concomitant.


La question qui se pose, en réalité est de savoir si les pays européens doivent intervenir pour favoriser l’essor de l’économie africaine, ou si ce ne doit pas être de la seule responsabilité de ce continent de se prendre en main, en toute indépendance.


Laissons de côté les arguments du type « renaissance du colonialisme » ou « pillage des richesses en matières premières ». Ils ont leur importance psychologique, mais ne sont pas l’essentiel.


Le plus important est que les modèles occidentaux de production et de relations sociales ne peuvent être transposés sans déperdition, et quand ils le sont, c’est au plus grand détriment des pays concernés qui sont empêchés de mettre en œuvre leurs solutions originales.


La Chine, l’Inde, l’Indonésie ont émergé grâce à leurs structures socio-économiques originales, adaptées à leurs propres cultures.


La seule aide efficace et indispensable que l’Europe pourrait apporter à l’Afrique est celle d’un concours à sa stabilisation politique, et là aussi en s’en mêlant le moins possible.


En revanche, favoriser les échanges commerciaux entre l’Afrique et l’Europe est une nécessité où les deux continents ont tout à gagner. Car un milliard d’être humains, c’est d’abord un marché.


Le sieur Trump devrait comprendre que le seul mur qui peut protéger les Etats-Unis d'une invasion fantasmée s’appelle « prospérité », celle de son voisin le Mexique. Pour y parvenir, une seule recette est le business. Étonnant qu’un businessman ne le comprenne pas. Mais on nous avait prévenus... l'individu est très spécial.




 
 
 

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