Du respect, bordel !
- André Touboul

- 21 févr. 2019
- 3 min de lecture

On peut ne pas être d’accord avec la politique menée par Emmanuel Macron et la critiquer sévèrement, mais il est insupportable d’entendre à longueur d’émissions audiovisuelles traiter le chef de l’Etat de haut, avec un mépris d’une arrogance extrême.
Au-delà de l’agacement de voir sur les écrans ces petites personnes qui ne sont rien se dresser sur leur ergots et ébouriffer leur plumes pour fustiger le Président de notre République, on ressent la blessure d’une offense à nos valeurs patriotiques quand des énergumènes défilent chaque samedi en vitupérant, et promettant de pendre le représentant de la Nation.
Ridicule, Mélanchon déclame « la République, c’est moi ! ». Mais il n’a pas tort, car Il est vrai que chaque élu de la Nation est revêtu de la dignité républicaine à laquelle tout citoyen doit le respect. Cela est encore plus vrai pour le Président de la République car celui qui la représente dans son entier , c’est d’abord le Président.
Ne pas respecter le Président dans sa fonction est une insulte aux Français. C’est une grave atteinte à la République. C’est insulter la France.
Ce ne sont que des paroles. Certes. Mais la démocratie commence par la civilité. Faites disparaître la politesse, oubliez la courtoise, et à un moment ou un autre s’installera la chienlit.
Au delà de la sémantique, l’emploi de termes dégradants à l’égard du Président, c’est la totalité de nos institutions qui pâtit de ce manque de respect.
Comment exiger de « racailles » ou de « gilets jaunâtres » qu’ils respectent la République quand l’exemple de l’irrespect leur est donné par la Presse qui remplace la liberté d’expression et le devoir d’informer par le dénigrement systématique.
Il est hors de question de demander aux journalistes de se faire les défenseurs de la politique du gouvernement, leur rôle est même de la critiquer. Mais s’ils le font comme aujourd’hui sans la distance qu’exige d’eux le fait qu’il s’agit de la politique de la France, c’est la République qu’ils attaquent.
Tant que les medias se comporteront de manière infantile en donneurs de leçons qu’ils sont au demeurant fort mal placés pour donner, le calme ne reviendra pas.
Il existait jusqu’en 2013 un délit d’offense au chef de l’Etat ....
Sous Pompidou il n’a été usé qu’une seule fois de poursuites. Puis le texte est tombé en désuétude jusqu’à l’affaire du « tu me salis » d’un quidam qui se vit répliquer « case-toi pauvre con ». La presse n’a retenu que la repartie présidentielle fort triviale, mais le contrevenant injurieux a été condamné à 30 € d’amende.
Cette condamnation n’a pas été du goût de la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Et en 2013, le Parlement français s’est couché devant cette instance dont on peut douter de la pertinence en matière de respect des institutions nationales.
Certes la disparition dans les faits des poursuites et plus tard dans la loi peuvent à juste titre être appréciés comme le signe d’une République apaisée. Mais, c’est un contresens que de prendre ce signe comme un moyen d’apaisement.
Quand la Démocratie est dévalorisée, ce que nul ne conteste aujourd’hui, la restaurer est le premier devoir de chaque citoyen qui refuse de tomber dans la servitude d’un pouvoir tyrannique.
Il ne s’agit pas de se soumettre à la toute puissance de l’Etat, car on doit être exigeant envers l’Etat pour qu’il respecte d’individu, mais le respect est réciproque.
Si le citoyen ne respecte pas les représentants qu’il s’est donnés, bientôt ceux-ci le piétineront, lui et ses droits les plus élémentaires.
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