On a l’élite que l’on mérite, la nôtre est invisible dans les moments difficiles
- André Touboul

- 21 févr. 2019
- 3 min de lecture

Une dizaine de jours de vacances d’hiver au Portugal. On voit arriver par grappes entières des Français, réfugiés fiscaux. Après une carrière de labeur ils n’ont plus les moyens de maintenir leur niveau de vie en France et surtout en ont assez de se voir traiter de « sales riches » promis à toutes les tontes fiscales avec la bénédiction des médias les plus hypocrites qui soient, car trop riches pour être concernés.
Vu de l’extérieur, on se rend compte que notre grand pays, le plus beau du monde et cher à notre cœur n’est plus que le champ clos d’affrontement entre une élite inepte qui ne sait que penser impôts et taxes et des Gilets jaunes qui ne pensent pas, mais cognent et conspuent.
L’intelligence a déserté la France. L’énarchie l’a tuée. Ces nuisibles continuent de démolir la démocratie représentative en croyant asseoir leur pouvoir qu’ils ne font que priver de toute légitimité. Sous prétexte d’orthodoxie budgétaire, ils ruinent le pays.
La seule politique raisonnable serait de réformer l’Etat, l'élite n’en a ni le courage ni la capacité, car on ne peut attendre de fonctionnaires qu’ils modèrent d'eux-mêmes les dépenses d’une fonction publique pléthorique et mal organisée.
Tant que les Français toléreront la dictature de cette caste qui ne sait pas gérer l’Etat, et maintiendront leurs privilèges en condamnant une part aussi importante de la population à la précarité, il n’y aura aucune solution de sortie de crise.
Les Français parlent des technocrates, ce mot les dispense de prononcer celui qui fâche. Le terme exact est « fonctionnaire ». Mais il est tabou. A peine admet-on avec un coup d’œil par dessus l’épaule pour vérifier que l’on est pas écouté que la France est une bureaucratie. Et bien vite on passe à une autre question. Tant que ce comportement de sujets soumis perdurera, la noblesse d’Etat, faite de Grands Commis, continuera de diriger la France en multipliant ses cohortes de fonctionnaires.
Quand ils disent « Maçon démission », les Gilets jaunes se trompent car c’est «les énarques à la lanterne » qu’ils devraient entonner. Mais qui leur a dit où se trouve réellement le pouvoir ?
Les débordements de la rue sont tels que les blagues anti-Macron ne font plus sourire. Les vannes contre les élus de la République dont le rôle indispensable commence à être perçu, n’amusent plus. A la réflexion, on doit remercier les Gilets jaunes, sans eux on n’aurait pas pris conscience qu’il y a des valeurs à défendre qui vont au delà du prix du litre de gazole. Mais encore une fois les vrais responsables, le gratin de Bercy et de la haute fonction publique, vont passer entre les gouttes.
Le coup de génie des bureaucrates a été, une fois encore, de détourner la colère populaire sur : les élus, et au premier rang le Président, les riches, les noirs qui ont le culot d’être des élus...et bien entendu les juifs car quand on ouvre le registre des boucs émissaires on ne les oublie jamais.
Ce ne sont pas les hauts fonctionnaires qui ont désigné toutes ces cibles, dira-t-on... mais en est-on certain ? Quand on déchaîne la fureur populaire, et que l’on n’assume pas ses propres responsabilités, on sait à qui va s’en prendre la populace.
Pendant ce temps, où étaient les fonctionnaires ? Pas sur les ronds-points où l’on se plaignait de la baisse de qualité des services publics. Le seul fonctionnaire sur lequel les médias ont pu mettre la main était celui qui, musicien de profession, était payé depuis dix ans à ne rien faire.
L’épisode des Gilets jaunes aura été l’occasion de constater une fois de plus que la principale qualité de la noblesse d’Etat est qu’elle sait se rendre invisible quand on a besoin d'elle.
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