De l’inutilité de la Presse

Booba, Kaaris, Quarteron... des rappeurs/boxeurs fous dont les médias qui se prétendent sérieux nous tiennent informés des démêlés, de bagarres en défis, de faux fuyants en vrais insultes, la saga des brutaux n’en finit pas.

Mais qui peut dire ce qui les sépare ? Quel est l’enjeu qui vaille que la Presse nous tienne informés de leurs délires ? Mystère.

Ce qui est clair, en revanche, c’est que les médias qui ont pignon sur rue sont, encore une fois, à la remorque des réseaux sociaux. Ils agitent le rien, à la recherche d’une audience perdue, et ne font que prouver leur inutilité.

Le rôle de la Presse n’est plus de diffuser l’information, celle-ci suinte par tous les pores du net. Sa mission est de la trier, de la hiérarchiser, d’écarter le bruit de fond pour faire émerger les éléments significatifs et utiles.

Elle préfère relayer le tintamarre, et se perd dans l’insignifiant. N’apportant plus de valeur ajoutée, elle se révèle inutile aux yeux et aux oreilles des nouvelles générations. Les subventions publiques n’y feront rien. Faute de se ressaisir, les médias classiques disparaîtront... trop chers, trop lents, et surtout inutiles.

Incroyable mais vrai ! France Culture, le 17 mars 2019 : Un aréopage de cinq personnalités échangent pendant une demi heure à propos du débat entre Marine Le Pen et Nathalie Loiseau. Après cinq minutes, on apprend cependant qu’aucun n’a ne l’a vu ou même entendu. Donc, 25 minutes durant de respectables VIP ainsi que les responsables de l'émission ont pris les auditeurs pour des idiots. Adieu crédibilité, bonjour tristesse de voir ainsi gaspillé l'argent public.