Pillages, saccages, la faute à qui ?
- André Touboul

- 19 mars 2019
- 2 min de lecture

Samedi après samedi les centres des villes de la douce France sont le théâtre de manifestations, qui invariablement tournent à l’affrontement avec les forces de l’ordre, la destruction de symboles de l’Etat, et à diverses violences qui n’ont plus rien d’une expression démocratique.
L’acte du 17 mars sur les Champs Elysées a été particulièrement brutal. Coïncidant avec la clôture du Grand Débat national organisé par le Président Macron, où celui-ci avait repris la main avec un talent incontestable, il était annoncé comme un regain de vigueur des Gilets jaunes.
On ne peut donc qu’être interloqué du manque d’anticipation des autorités. Les casseurs et autres émeutiers communiquent par les réseaux sociaux et l’on ne fera croire à personne qu’il est difficile pour les services de l’Etat de s’y introduire, que les médias soient cryptés ou pas.
Il est cependant impossible d’accuser le Gouvernement d’avoir laissé faire uniquement pour mieux discréditer le mouvement protestataire. En effet, ce que l’on a surtout entendu dans les derniers jours a été une critique de l’action policière, une exhortation à interdire l’usage des LBD ou en limiter la portée, une bronca de quelques 50 députés de la majorité qui ,sur la loi anti-casseurs , a forcé Emmanuel Macron à saisir le Conseil Constitutionnel, des remontrances de l’inénarrable Toubon, remarquable par son zèle de converti délirant dans sa mission de Défenseur des droits, et aussi, cerise sur le gâteau, un appel à la retenue de diverses organisations internationales toujours à l’affût d’une occasion de s’indigner.
Ce sont toutes ces belles âmes qui ont lié les mains des responsables du maintien de l’ordre. Bien entendu, ces derniers auraient dû passer outre et faire leur devoir, en cela, ils ont démérité. Après la publication d’images des soirées arrosées du playboy Castaner, cette mollesse proche de la démission était fort mal venue.
La parole finale est désormais au Conseil Constitutionnel. Soit il bénit la loi de fermeté proposée par la Droite, acceptée avec entrain par le Gouvernement et votée par le Parlement, dont il ne faut pas se cacher qu’elle est lourdement liberticide, et l’ordre pourra être rétabli. Soit le Conseil censure le texte, et les principes démocratiques seront préservés, mais désordre continuera. On imagine sans peine le débat entre Laurent Fabius et Alain Juppé.
Il reste une troisième possibilité pour les Sages, ce serait de limiter dans le temps certaines dispositions, telles que la faculté d’interdire préventivement à certaines personnes de participer à une manifestation. Certes, il y aurait un précédent mais l'on éviterait de voir s'installer des règles qui trahissent les principes de liberté auxquels les Français ne sont pas prêts à renoncer, car ils pourraient demain être utilisés par des gouvernants moins respectueux de la démocratie.
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