Qui aura la peau de Roger Macron ?
- André Touboul

- 17 avr. 2019
- 3 min de lecture

Le paysage politique français a rarement été aussi déprimant. Une platitude qui navre. A l’extrême droite, on aperçoit le RN, Ramassis National, dont la figure de proue ironise à propos de tout et de rien, et affiche la petitesse du désespoir, car elle s’évertue à faire peuple ce qui est bien difficile quand on a hérité du Parti de papa.
Son satellite, Dupont-Aignan, pathétique, démarche des Gilets jaunes qu’il ne convainc pas, car ces derniers voient bien que ce coureur de dote ne rêve que d’épouser une fille de famille, pourvu qu’elle s’appelle Le Pen.
La Gauche extrême n’est pas mieux lotie ; la France Insolente peine à exister : les mélanchonades ont perdu de leur cruelle pertinence ; quant à ses acolytes de Quatennens, au regard sibérien, à Ruffin qui fait le trottoir dans l’espoir d’emballer des manifestants qui ne veulent pas de lui, le spectacle oscille entre le fluide glacial et le pitoyable.
De leur côté, pour exister, Les Républicains, attendent Macron sur le sociétal, mais celui-ci tarde à venir ; alors, faute de mieux, leur chef, Wauquiez, papillonne autour de l’enfer populiste et s’y brûle les ailes, car c'est un apprenti en la matière.
La gauche classique est en apnée, réduite à chercher une tête de liste hors de ses rangs, comme l'a fait le Parti Communiste depuis qu'il erre comme un zombi. Elle n’est pas prête de reprendre son souffle, cette gauche socialiste, car Hollande y veille en jouant les Auguste... pas l’empereur, hélas, le clown.

Face à ce panorama de bras-cassés, Macron n’a pas de souci à se faire. Il devrait se méfier bien plus de ses vrais ennemis, les Hauts Fonctionnaires dont on dit qu’il voudrait supprimer l’école.
D’autres ont eu cette velléité : Edith Cresson, Laurent Fabius, Alain Juppé... plusieurs comme Jacques Attali l’ont préconisé.
Nul ne peut douter qu’un nouveau scandale touchant personnellement le Président ne soit déjà en gestation, car on ne s'attaque pas aux Prétoriens sans s'exposer aux coups de poignard dans le dos.
Si Macron, lecteur assidu d'En Vrac, s’est résolu à prendre ce risque majeur, c’est que le Grand Débat a révélé que, dans ses profondeurs, la France ne supporte plus cette couvée d’énarques, incapables arrogants que, tout autant que ses élus, sinon plus, elle tient pour responsable de ses malheurs. Il est significatif que les mots terribles de "dictature technocratique" ont été prononcés à l’Assemblée Nationale par André Chassaigne, PCF, que l'on ne peut accuser d'être un libéral forcené.
Mais comme, l'a déclaré le Président de l'association des anciens élèves de l'ENA, "pas de panique", il n'y a rien de fait. Les communicants, en fidèles hiérodules, montent au créneau. Dans ce milieu, une main lave l'autre, et l'on se protège mutuellement. En l'occurrence, les médias hurlent au populisme et l'on y loue l'intelligence sans pareille de nos maîtres et seigneurs.

Si Macron devait insister, dans l'intérêt de la cohésion de la société française en mettant à bas cette noblesse du diplôme pour ouvrir l'Etat aux vraies compétences, il lui faudra faire mentir ceux qui lui prêtent la naïveté de Roger Rabbit et faire preuve de l'habileté de l'invulnérable Bugs Bunny.
PS : En Vrac l’avait prévu depuis juillet 2017, Macron tel le Golem se retourne contre ses créateurs, la haute administration. Rendez-vous sur le site, vous y trouverez les articles qui après cette analyse en relève les indices réalisateurs tels des cailloux du Petit Poucet.
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