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Même bien faite, une tête vide sonne creux

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 29 mai 2019
  • 2 min de lecture


Il n'y a pas d'attention sans tension.Les joueurs appellent cela « intéresser la partie ». On peut aussi constater que pour progresser dans quelque domaine que ce soit il est nécessaire de se fixer un objectif vers lequel tendre. La tension donc est une condition sine qua non de l’attention. Or toute la pédagogie dite « moderne » s’acharne à dédramatiser l’enseignement qui doit être ludique. Mais ceux qui prescrivent ce modèle oublient que le jeu sans enjeu n’est qu’un sombre ennui. En évacuant l’affectivité de l’enseignement on le prive de son moteur principal.


Finie la hiérarchie contraignante entre l’enseignant et l’élève qui au demeurant n’est désormais plus qu’un apprenant. Le maître n’a plus pour fonction d’élever l’écolier, mais de l’assister sur un pied d’égalité. Ainsi le savoir se dévalorise. Ce n’est plus un trésor révélé, mais une opinion interchangeable. Deux et deux font quatre, devient une affaire de point de vue pour les pédagogues en pointe qui souhaitent éveiller le sens critique avant de fournir les bases d’une réflexion. On croit pouvoir formater des têtes bien faites, mais comme celles-ci sont vides cela sonne creux. En proscrivant le « par cœur », on croit promouvoir la compréhension, on ne fait que priver le feu de l’esprit d’aliments nécessaires. En confondant les enfants dont l’esprit est vierge avec des doctorants qui ont pour but de mettre en exergue les connaissances qu’ils ont acquises, les pédagogues commettent un contresens.


Développer l’esprit critique est une nécessité, mais il ne faut pas le confondre avec le scepticisme. Le sceptique doute de tout, pour lui il n’est aucune certitude. La critique est une tout autre affaire, elle consiste à comparer les faits avec des connaissances solides. Le sceptique verse volontiers dans le complotisme, le critique n’est que circonspect et curieux.

 
 
 

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