top of page

Vivre avec le terrorisme

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 17 juin 2019
  • 1 min de lecture

Le propre des sociétés sophistiquées est d’être fragiles. Cette faiblesse n’est que l’autre face de leur complexité. Les organisations totalitaires sont rustiques et leur caractère principal de simplicité implacable leur permet d'exercer un contrôle social absolu. L'Etat policier est alors si resserré que le terrorisme ne peut s'y organiser.


De ce fait on relie souvent le terrorisme à une liberté excessive. C'est confondre les conditions de l'expression terroriste avec ses raisons d'être.


Dans une démocratie, ce n'est pas la liberté qui induit le terrorisme, même si elle lui permet d'exister. En réalité, l'action violente destructrice est la conséquence d’une impossibilité des opinions minoritaires de s’exprimer autrement.


L’attentat est rendu inévitable par le conformisme social.


Entre conformisme et totalitarisme, la différence est seulement le sens dans lequel s’exerce la contrainte.


Dans l’Etat totalitaire elle est imposée de haut en bas, pour la société conformiste c’est la complétude de l’accord social qui ne permet pas la dissidence.


Contrairement à ce que l’on dit souvent, le terrorisme n’est pas un acte de conquête mais un cri de désespoir. L’islamisme, le spécisme, le cyber-anarchisme n’ont pas pour espérance d’établir un ordre nouveau, mais de contester une société qui ne doute pas d’elle-même.


Y voir comme les déclinistes le signe du naufrage de la civilisation occidentale est un contresens. De Zemour à Onfray on se fourvoie.


Nous ne vivons pas une crise des valeurs telle que le 20ème siècle en a connue. Le populisme actuel est, à l’inverse de ce qu’il fut, une intransigeance quant aux principes d’une société sûre d’elle et dominatrice.


Nous ne souhaitons pas renoncer à la liberté, il nous faut donc nous résigner à vivre avec le terrorisme.




 
 
 

Commentaires


bottom of page