Le Medef serait-il devenu un peu crétin ?
- André Touboul

- 11 juil. 2019
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Raphaël Enthoven juge « idiote » la décision du Medef de dés-inviter Marion Maréchal pour un débat sur le populisme.
Il avance deux raisons à sa critique. La première est que ce revirement montre que l’élite ne veut pas entendre le peuple. Mais il est faux que Marion Maréchal ex-Le Pen représente le peuple. C’est une fille de famille, née très loin des couches populaires, et il est un peu hâtif de la créditer des partisans RN venus du monde ouvrier. C’est l’assimiler trop rapidement à sa tante. Il est concevable que Mademoiselle Maréchal, très BCBG*, incarne des identitaires plutôt nantis que des sans voix. Dîner avec elle ne coupe pas l’appétit à quelques LR, même si la plupart d’entre eux préfèrent l’anonymat de rigueur pour les liaisons extra-conjugales. On peut regretter cet égarement, mais ces élus font de la politique, et ils sont dans leur rôle.
Le second motif avancé par Enthoven est que cela « victimise » Marion Maréchal qui ostracisée par le Medef serait par le fait porteuse d’un message de vérité. C’est prendre les Français pour des idiots (vielle habitude de la gauche). En effet, il n’échappera à personne, même dans les classes populaires que Marion Maréchal fréquente aussi peu qu’Enthoven, que le Medef n’a pas à se transformer en une tribune politique.
S’il a été fait une double crétinerie au Medef dans cette affaire, c’était d'une part d’imaginer l'utilité d'un débat sur le populisme qui est en France un phénomène politique et non pas économique (à la différence des Etats-Unis) et d'autre part de considérer que Marion Maréchal était qualifiée pour y intervenir de quelque manière que ce soit.
*Bon chic, bon genre.
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