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L'IFI et le paradoxe du golfeur

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 11 juil. 2019
  • 3 min de lecture

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On prétend que nos inspecteurs des Finances sont experts dans l’art de gérer les fonds publics. Ils ont cependant encore beaucoup à apprendre, et tout d’abord ceci : on ne fait pas de bonne gestion avec des symboles. Quand l’impôt a pour motivation, non pas de remplir les caisses publiques, mais de pratiquer une morale punitive et, qu’au bout du compte, il coûte plus cher qu’il ne rapporte, les comptables se fourvoient.


C’est ce que l’on constate avec l’IFI. Depuis des décennies, on multiplie les incitations à l’investissements locatif. Mais les conditions restrictives sont telles que l’engouement des particuliers est très limité et l’on manque toujours cruellement de logements. Curieusement, en Allemagne, il est bien moins onéreux de se loger qu’en France. Ce n’est, en fait, pas surprenant, il existe bien Outre-Rhin un impôt sur le capital, mais n’est pas appliqué. Il y a donc de larges possibilités pour les particuliers d’investir dans le locatif.


La situation française est claire : l’immobilier rapporte au mieux 2 à 3%, avant impôt sur le revenu pour ceux qui disposent d’une épargne suffisante pour y investir et sont taxés au titre de l'IFI au taux de 1%. C’est donc un placement qui subit un prélèvement de 50% environ, et après IRPP plus taxe foncière, il ne rapporte rien... il coûte. Si l’on ajoute à cette équation les contraintes anti-propriétaire des diverses lois successives dont la plus absurde fut concoctée par Mme Duflot, il faut être inconséquent pour investir à perte dans le locatif. Le seul espoir réside alors dans les plus values de revente, mais là aussi le fisc veille, et depuis François Hollande, elles sont incluses dans le revenu taxé au barème progressif. Il faut donc compter sur ceux qui n'en ont pas les moyens pour investir dans la pierre qui pourtant par le passé a été le placement préféré des Français !


Ainsi, en taxant l'immobilier donc l’investissement locatif, l’Etat s’oblige à subventionner à grand frais des logements dits sociaux. Le coût de l’aide au logement, sous diverses formes est de 40 milliards par an. Un certain Macron dirait que « cela coûte un pognon de dingue, et que l’on manque toujours de logis ». Comme le rappelle souvent la Fondation Abbé Pierre, il y a 800.000 personnes « aux portes du logement ». « Ce chiffre est la somme des 100.000 personnes sans domicile, des 150.000 personnes hébergées dans le cadre de dispositifs collectifs, des 150.000 à 300.000 personnes contraintes à un hébergement chez des proches, et enfin des 300.000 personnes vivant dans des conditions atypiques ». Il y a autant de «non logés » en Allemagne (860.000), mais pour une population de 82 millions d’habitants.


L’IFI concerne 120.000 déclarants et rapporte 1 milliard. Bien entendu le volume de l’épargne découragée de s’investir dans la pierre est beaucoup plus important. Si les intéressés investissaient simplement chacun 100.000€ par an, ce serait 12 milliards qui iraient augmenter le parc de logement, et permettraient de contenir les prix


La législation qui rend obligatoire de construire un certain pourcentage de logements dits sociaux car à bas prix, conduit à rehausser le prix des autres produits et par le fait raréfie l'offre d'habitations de moyenne gamme.


Par voie de conséquence l'attribution des logements aidés donne lieu à un détournement, pour ne pas dire à un trafic, qui les réserve à certains qui ne sont pas parmi les réels nécessiteux... comme par exemple entre mille, une certaine préfète qui a conservé un HLM pendant douze ans, alors qu'elle bénéficiait par ailleurs d'un logement de fonction, et ne remplissait plus les conditions requises. On sait que des "efforts" sont en cours, non pas pour reprendre des centaines de logements indûment occupés, mais pour faire payer un surloyer correspondant aux revenus, notamment à Paris... mais la résistance s'est organisée autour d'un récalcitrant, Jean-Pierre Chevènement (!!), et à 'approche des élections la RIVP a prudemment battu en retraite.


Nos grands argentiers se comportent comme les golfeurs qui corrigent un défaut par un autre et s’étonnent de voir leur jeu empirer






 
 
 

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