On attend la réaction de Bercy
- André Touboul

- 11 juil. 2019
- 2 min de lecture

Selon Kevin Razi, le présentateur sur Canal + de News à l’américaine imitée de l'émission de John Oliver, il existait en 2012 douze « enquêteurs fiscaux », il n’en restait plus que six en 2016 et trois aujourd’hui, et de citer le Canard enchaîné, puis une journaliste affirmant qu’il y avait 100 milliards de fraude fiscale en France. Conclusion, les fraudeurs, riches forcément puisqu’ils fraudent, jouissent de l’immunité. Et, bien entendu, les déclarations des politiques qui les uns après les autres affirment faire de la lutte contre le phénomène frauduleux, mais aussi ses cousins l’évasion et l’optimisation abusive, furent reprises comme des mensonges du pouvoir, complice véritable des ennemis du peuple.
Passons sur les 100 milliards qui sortent d’un chapeau comparable à celui de cet autre journaliste Peillon qui évaluait la fraude à 600 milliards qui, par conséquent ,« manquaient à la France » pour régler tous ses problèmes. Par définition, le montant fraudé n’est pas connu, car s’il l’était, il suffirait de redresser les contribuables indélicats.
L’énorme mensonge, c’est le nombre de contrôleurs fiscaux. Il y en a en réalité 4.500 qui réalisent chaque année 900.000 vérifications de particuliers sur les 17 millions de foyers fiscaux. Le rendement annuel de ce service est de 10 à 20 milliards,selon les années.
Les news branchées, pour ne pas dire perchées, sont distrayantes, parfois amusantes, mais elle ont une limite quand elles veulent démontrer à tout prix, pseudo preuves à l’appui, que les élus sont, en fait, corrompus par ces « salauds de riches », on verse dans le populisme le plus sordide. Et ce sont les mêmes qui viennent pleurnicher au constat des progrès de l’extrême droite. Kevin Razi, qui joue sur sa bonhomie de bon gros, avec un faux air de Benala, se veut un « humoriste citoyen », il devrait relire ou simplement lire le code de déontologie de la Presse qui exige de vérifier ses sources, il s'impose à lui puisque désormais les comiques font du journalisme tout autant que ces derniers jouent les amuseurs.
On attend la réaction de Bercy. Quant à celle de Canal +, il n’y a aucune illusion à se faire, aucune rectification n’est envisageable... sauf si le sieur Maxime Saada directeur général du groupe venait à subir une VASP, vérification approfondie de la situation personnelle... histoire de remettre les pendules à l’heure.
Commentaires