top of page

Des nouvelles de Londres

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 24 juil. 2019
  • 2 min de lecture

Dans la plupart des démocraties quand un Premier Ministre est investi, il est nécessaire pour lui de se présenter devant le Parlement pour procéder à une déclaration de politique générale. Ensuite de quoi les députés votent la confiance...ou pas. Mais, bien entendu, le chef du Gouvernement n’a accepté ce poste que parce qu’il sait disposer d’une majorité prête à le soutenir.


Les Britanniques nous étonneront toujours, ils ont le chic pour inverser les usages dont ils se targuent pourtant d’être de fidèles tenants. Voici qu’ils viennent, ce 18 juillet au Parlement, de voter la « défiance » au nouvel occupant du 10 Downing Street, avant même qu’il soit désigné. Il faut dire que le futur Premier Ministre, Boris Johnson, ne faisait pas mystère de sa tentation de « suspendre le Parlement » pour crédibiliser une sortie de l’UE sans accord. Cette porte lui est désormais fermée.



Si j’étais britannique, je dirais à mes compatriotes : amis, le choix est simple.


Soit, nous restons dans l’Union Européenne et dans ce cas nous rejoignons l’euro au plus vite pour faire en sorte que cette monnaie ne joue pas contre nos intérêts et pour influer sur la politique économique de l’Europe, et sa frénésie normative, au demeurant un tantinet surestimée.


Rester ? Mais la souveraineté, me diraient-ils ? Parlons-en, rétorquerais-je ! Que font les députés britanniques de cette souveraineté ? Sont-ils d’une telle compétence que lorsque le Royaume Uni sera livré à leurs seules expertises tout ira soudain pour le mieux. A en juger par la maestria avec laquelle ils gèrent le Brexit, on peut avoir de sérieux doutes. Si vous espérez que cela va changer avec Boris Johnson, qui fait partie de ces leaders décoiffés qui se veulent décoiffant, écoutez son discours : avec le Brexit, dit-il, nous allons dans le mur, alors il est temps d'accélérer, ne vous inquiétez pas, c'est le mur qui va s'écarter au dernier moment, car je klaxonne très fort.


Soit, ajouterais-je, nous sortons le plus vite possible avec l’accord le moins mauvais possible. Alors, comment négocier une bonne sortie, demanderont les eurosceptiques ? La réponse est évidente : il n’y a pas de bonne sortie, si ce n’est une sortie qui n’en est pas une. Une cohabitation après divorce, comme le font certains couples qui ne s’entendent plus mais trouvent plus expédient de vivre ensemble pour de simples motifs d’économie.


En pratique, cela revient à inverser l’ordre des facteurs. Au lieu de négocier les points d’accords, il s’agirait de lister les sujets de divergence. On se rendrait compte alors que ceux-ci sont très peu nombreux et pourraient faire l’objet de traitement particuliers, échelonnés dans le temps. Il sera alors opportun d’évaluer si ces points particuliers méritent de se priver des droits que donne le membership dans l’Union. Boris n'en est pas a une pirouette près... comptons sur lui pour retomber sur ses pieds.



 
 
 

Commentaires


bottom of page