En politique, le ridicule tue encore
- André Touboul

- 24 juil. 2019
- 1 min de lecture

La pire des fautes en politique est de se rendre ridicule. Le moins que l’on puisse exiger d’un élu qui est désigné pour décider à notre place est de se montrer à la hauteur. Ce n’est pas la magnificence qui choque, c’est la mesquinerie. Se faire pincer pour des broutilles est ridicule.
Le Français, et plus encore le Parisien est volontiers railleur. Du temps de nos rois fleurissaient les libelles. Certains étaient orduriers, d’autres tapaient juste, et ils attisaient la colère populaire. Mais les plus efficaces étaient ceux qui rendaient ridicules. Un éclat de rire. Ainsi s’évanouissait des siècles de la crainte référentielle éprouvée par les petites gens vis à vis d’une élite arrogante. Un noble pouvait faire bastonner Voltaire, et c’était le philosophe qui était forcé de fuir. Mais quand Louis XVI met 7 ans d’efforts pour consommer enfin son mariage avec Marie-Antoinette, le peuple ricane et le droit divin de la Monarchie ne fait plus peur. Ce sera sans crainte que les Parlementaires voteront la mort. Plus récemment Le scooter de François Hollande, les costards de Fillon, la Rolex bling-bling de Sarkozy... furent meurtriers car ceux que l’on attendait grands se révélaient petits...
Contrairement à ce que croient beaucoup de politiques, qui pense qu’il faut paraître près de peuple, nous ne pardonnons pas aux élus de montrer qu’ils ont les mêmes faiblesses que nous. Nous exigeons l’exemplarité, mais surtout, en France, on ne transige pas sur le style. L’élégance excuse presque tout, la mesquinerie ridiculise, et ceci d’autant plus haut que l’on se situe.
Commentaires