Le 14 juillet des supporters des Fennecs et des Gilets jaunes, des feux d’artifices d’absurdités
- André Touboul

- 24 juil. 2019
- 3 min de lecture

Le 14 juillet 1789, la foule parisienne s’emparait de la Bastille, une prison d’Etat, pratiquement désaffectée, mais symbole matériel de l’absolutisme royal au cœur du cœur de la France éternelle. Instauré jour de la fête nationale en 1880, il est un des rares moments et peut-être le seul où le pays regarde son armée. Mais aussi, c’est le temps des bals populaires où se retrouve la nation française. On danse et l’on fait des feux d’artifices., bref, on est heureux d’être Français et libres.
Quand par les hasards du calendrier des Français d’origine algérienne manifestent ce 14 juillet leur joie de voir l’équipe des Fennecs gagner un match de football on peut se réjouir avec eux. Mais quand on voit que la fête tourne à la chienlit et à la casse genre Gilets jaunes, on repense à ce triste jour où les mêmes supporters avaient sifflé La Marseillaise.
Le football rend fou. Les débordements des hooligans ont coûté cher aux sportifs anglais. Le traitement financier délirant des stars du ballon rond témoigne de la place démesurée que ce spectacle sportif a pris dans la société des humains. En effet, le phénomène est mondial, aucun autre événement, pas même les jeux Olympiques, ne mobilise autant d’émotions communes. Il n’est donc pas surprenant que le football soit l’occasion où surgit des profondeurs de l’âme des peuples des sentiments violents.
N’exagérons pas l’importance de ces manifestations amplifiées au delà du raisonnable par l’effet de foule, mais il reste préoccupant de constater, en ce qui concerne la France, que comme pour les Gilets jaunes, la forme d’expression qui est prise est une volonté destructrice de la société.
Ainsi se sont produits le 14 juillet successivement des violences de la part de supporters d’une part et de contestataires en jaune de l’autre. Il serait facile d’expliquer ces excès par l’exclusion ou l’impossibilité de se faire entendre. Certains le feront. Mais à tort, car aussi bien pour nos compatriotes dont les parents ou grands parents sont venus d’Algérie que pour les Gilets jaunes, le prétexte est fallacieux.
Les beurs, ainsi qu’eux mêmes se désignent, ont désormais une place dans tous les secteurs de l’économie et sont présents dans toutes les activités culturelles et politiques. Il ne tient qu’à eux d’en profiter et de ne pas gâcher cette opportunité. Il n’est pas possible qu’ils ne comprennent pas que brûler des voitures est le plus sûr moyen de s’exclure de la communauté nationale, et donner raison aux racistes et autres xénophobes. qui les manipulent.
Quand aux Gilets jaunes qui sifflent le Président de la République et continuent de vouloir se coltiner avec les forces de l’ordre, en s'étonnant de prendre des coups, dire qu’ils représentent ceux qui n’ont pas la parole est désormais absurde. En effet, samedi après samedi, ils se sont exprimés et l’on a bien vu qu’ils n’avaient plus rien à dire si ce n’est la volonté de détruire la République, sans même proposer d’alternative, fut-elle utopique comme le faisaient en leur temps les anarchistes ou plus récemment les membres d’Action directe.
Talleyrand disait avec sagesse « tout ce qui est exagéré ne compte absolument pas ». On oubliera les supporters-casseurs, on oubliera les Gilets jaunes, la France et la République sont plus fortes que ces trublions, nos valeurs sont inaltérables, mais il appartient à ceux qui y sont attachés de les défendre, au besoin par la force paisible de la loi, car elles sont pour nous non négociables.
Une nation est une équipe. Si les uns jouent contre les autres, elle perd. Son succès n’est possible qu’à la condition de ce que chacun valorise les autres. De ce point de vue, Emmanuel Macron est le premier de nos Présidents à dépasser le langage de la lutte des classes, des oppositions d’intérêts, des fausses réalités de prétendues exclusions.
La chute de la Bastille était celle de la tyrannie du pouvoir absolu, ce sont aujourd'hui les absolutistes qui occupent la rue contre la République.
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