Vincent Lambert : mais qu’est-ce donc que la vie humaine ?
- André Touboul

- 24 juil. 2019
- 2 min de lecture

Une certitude : la vie humaine est sacrée.
Mais la vie humaine est plus que la vie. Les légumes sont vivants. Ce qui est sacré, ce n’est pas la vie, car nous passons notre temps à la supprimer autour de nous, le respect absolu est seulement dû à la vie quand elle est humaine.
Si dans une enveloppe, qui a la forme et la substance de chair et d’os d’un humain, il ne réside plus rien de cette dynamique qui en fait un être pensant, on ne peut pas parler de mort, mais d’une vie qui n’a plus rien d’humain. La question est donc assez simple : y a-t-il un espoir de retour à un état d’activité cérébrale minimale ?
On peut appeler ce phénomène l’âme. Depuis que l’on pratique des greffes d’organes on sait que l’individualité humaine réside dans le cerveau. Les spécialistes savent même dire quelle partie indispensable elle habite.
Quand cette demeure est définitivement désertée, il est abusif de parler de vie humaine.
La question est alors déplacée dans le « définitif ». Il sous-entend « dans l’état actuel des connaissances médicales », et aussi dans la mesure des moyens dont on dispose.
L’état actuel des techniques laisse penser qu’un jour les moyens existeront. Dès lors, pourquoi ne pas conserver indéfiniment, c’est à dire sans limite définie de temps, des corps sans âme. On sait que quelques américains fortunés ont choisi de se faire congeler pour renaître à une époque où la mort n’existera plus... c’est là qu’intervient la triste réalité économique : jusqu’à quand et où la collectivité doit-elle prendre en charge l’espoir dans les miracles de la science ?
Il est une évidence. Si l’inactivité encéphalique est prolongée, les dégâts sont tels qu’un retour est impossible. Un jour on saura peut-être de donner vie à ce cerveau, mais ce « refurbishing » ne pourra ressusciter le même individu.
Dans l’affaire Lambert, il subsiste une interrogation. L’un des attributs des plus sophistiqués de l’âme est la conscience d’être et d’éprouver des sensations.
On entend argumenter certains qui disent qu’il faudrait mettre fin à ses souffrances. Et même les médecins ont parlé de sédation accompagnatrice. Mais il ne peut y avoir de souffrance sans conscience de souffrir. Alors, qu’en était-il de la conscience et de l’âme de Vincent Lambert ?
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