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La Droite et son idéologie

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 11 août 2019
  • 2 min de lecture



Ce n’est pas le manque d’idées qui paralyse la Droite, mais la peur de les assumer.


Dispersée façon puzzle, la Droite reste néanmoins mieux lotie que la Gauche qui, elle, a disparu comme aspirée par les sables mouvants du macronisme. Bien que, par souci d'efficacité, Macron ait droitisé son discours et son action, la Gauche continue de s’enfoncer. Tout se passe comme si, soudain, elle avait pris conscience de sa discordance avec le monde moderne qu’elle avait fantasmé et qui apparaît dans sa réalité cruelle. Les socialistes étaient les derniers à croire que les solutions collectives et étatiques pouvaient être la réponse à tous les défis. Ils n’avaient pas compris que la compétition, la sélection honnie par les soixante-huitards, enfants gâtes du siècle passé, était désormais l’inévitable lot de la planète. La Gauche française est conservatrice, voire réactionnaire. Elle continue à agiter les inégalités comme un fléau absolu et les solutions collectives alors que l’individualisme ne cesse de s’imposer, à travers le déclassement relatif des pays développés, mais aussi par l’atomisation des usagers d’internet dont les réseaux sociaux sont une agrégation d’individus sans lien réel.


Largement imbibée de poncifs « de gauche », la Droite qui demeure complexée voit la réalité mais n’ose pas l'affronter. Elle redoute d’être taxée de néolibéralisme, un cas d’excommunication dans notre doux pays. En fait, la Droite a peur. Et cette peur lui tient lieu de volonté.


Pour ne pas paraître « pro-riche », elle fait du populisme de bas étage.


Elle chipote sur l'immigration, sans pouvoir égaler les maîtres en la matière que sont les extrémistes à la Le Pen... oubliant que c'est un problème qui se gère, et pas seulement aux frontières, mais que sa suppression ne se décrète pas. Ainsi Wauquiez s’est brûlé les ailes en s’approchant trop près de la flamme qui fut l’emblème du Front National, sans aborder la question de fond qui intéresse les Français, celle du multiculturalisme.


Elle donne aussi, par crainte d'être rejetée par ce qu'elle croit être le peuple, dans les solutions étatiques ringardes rejoignant les gauchistes de la France Insoumise, infiniment plus percutants qu’elle sur ces thèmes.


Dans la surenchère écologique, la Droite montre aussi son angoisse de se faire distancer par les Verts, qui bénéficient d’une certaine antériorité sur ce créneau.


Il ne reste à la Droite pour exprimer une volonté propre que le domaine sociétal, dont les élections européennes ont montré avec Bellamy qu’il n’était pas fécond.


Paralysée par le désir de ne pas apparaître trop ceci ou trop cela, la Droite abandonne la modernité à Macron qui est seul, désespérément, à oser penser librement, c’est à dire autrement que dans le carcan collectiviste hérité de la Libération. Lui seul, par exemple, a le front de déclarer que les déséquilibres (entendre les inégalités) sont créateurs.


Même si on la dit réactionnaire une idéologie politique ne s’invente pas "contre". Elle se construit à partir de profonds courants qui existent dans le pays. Ses thèmes doivent correspondent à des préoccupations réelles, ses solutions novatrices doivent répondre à des attentes. Pour ne pas être un patchwork, l’idéologie doit être axée sur des lignes de force claires et visibles. Mais en aucun cas elle ne peut résulter de peurs et d'emprunts.


Alors, Mesdames et Messieurs de la Droite, un peu de courage. N'ayez pas peur, car la peur n'évite pas le danger, elle le précipite.




 
 
 

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