top of page

Monsieur le Président, l’intelligence n’est pas une maladie contagieuse

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 11 août 2019
  • 2 min de lecture

On a tant de fois souligné la solitude d’Emmanuel Macron qu’il est singulier de constater qu’il est sans doute le plus mal entouré de tous nos présidents. On pense évidemment au sieur Benalla, mais il y a eu aussi le boulet Gerard Colomb qui pour avoir été le premier et longtemps la seule personnalité socialiste à soutenir le futur président, n’en est pas moins un politicien à l’ancienne, à mille et une lieues de la pensée macronienne.


Il y a aussi eu Richard Ferrand, un politicien classique assorti de ses petits arrangements financiers discutables qui l’on forcé a démissionner de ses fonctions ministérielles. La mansuétude des magistrats moins souples avec d’autres lui a permis de revenir, cette fois au perchoir, mais il y joue plus le rôle d’un garde chiourme que celui d’un animateur. Les ballons d’essai qu’il a lancés ne se sont jamais transformés en tirs au but.


Quand on a constaté comment Mme Loiseau a sabordé ses chances de conduire le groupe européen des Centristes par ses propos insultants à l’égard de ses compétiteurs et que par le même type de comportement Benjamin Griveau s’est vu décerner le surnom de Gaston Lagaffe dans la course pour la Mairie de Paris, on est bien obligé de diagnostiquer une curieuse maladie de l’entourage d’Emmanuel Macron. Cette affection consiste à se croire, par une sorte d’osmose avec le Chef de l’Etat, investi d’une intelligence supérieure qui autorise à traiter la concurrence de débiles mentaux.


Hélas, l’intelligence n’est pas contagieuse, ceux qui côtoyant Macron l’imaginent se trompent lourdement. De tout temps, les courtisans ont cru être revêtus de la puissance du monarque, mais s’ils pouvaient se targuer d’avoir son oreille, aucun n’eut jamais l’outrecuidance de prétendre posséder son esprit. Les flatteurs, il est vrai croient s’approprier les qualités qu’ils vantent. Mais c’est une faiblesse de donner quelque crédit à la flagornerie.


Il n’y a pas de pire handicap pour un patron de ne pas savoir s’entourer. Emmanuel Macron n’a pas jusqu’ici montré ce talent. Il en possède d’autres très évidentes. S’il n’est pas outrecuidant de lui adresser un conseil, on lui dirait de s’inspirer de Napoléon, comme lui, solitaire sur les sommets de son génie, mais s’entourant de Cambacérès, Talleyrand et Fouché d’incontestables pointures. Et pour les militaires ses maréchaux ont su laisser dans l’histoire une trace élogieuse : Murat, Ney, Jourdan, Davout...et Masséna, pour ne citer qu’eux. On n’imagine pas un des collaborateurs de Macron donner son nom à un boulevard... à une impasse peut-être.


Faute de veiller à préférer les capacités aux démonstrations d’amitié ou de loyauté Macron ne pourra établir « sur le sol de France ces masses de granit », expression par laquelle l’Empereur désignait les nouvelles institutions dont il dota notre pays.

 
 
 

Commentaires


bottom of page