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Qui a peur du grand méchant Salvini ?

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 11 août 2019
  • 2 min de lecture


Avec ses faux airs de loup déguisé en brave type après avoir dévoré la Mère Grand, Mateo Salvini serait en passe de bouter ses alliés 5 Étoiles hors du pouvoir. On pouvait prévoir que l’alliance contre nature entre l’extrême droite et la gauche antisystème ne durerait pas.


Le mouvement 5 Étoiles avait été créé par Beppe Grilo comme une sorte de gag à la Coluche, de bons sentiments, des idées aussi fumeuses que généreuses, une absence totale de cohérence... tout et son contraire...bref, l’assurance d’un passage éclair au conformateur de l’expérience des responsabilités. Il n’aura pas fallu longtemps aux Italiens pour se convaincre de la vacuité de ce mouvement sans colonne vertébrale.


Il était aussi évident que l’association avec la Ligue était un marché de dupes qui tournerait à l’avantage de cette dernière. Une leçon à méditer pour les Insoumis et autres qui seraient tentés de sauter le pas en s’alliant avec le parti lepeniste.


Ceci dit, la popularité de Salvini n’est pas une surprise. En agissant pour sauvegarder le territoire de l'Italie que les européens dont la France de Macron ont laissé se débattre avec la crise migratoire, il joue sur du velours. Les bien pensants de l’Union qui ont été défaillants ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes. Ce nouveau Duce est leur créature. Nous aurons de la chance si celui-ci ne métastase pas dans d’autres pays aux marches de l’UE, déjà très réceptifs au discours antimigrants. En l’espèce, Macron a été très mal inspiré de monter au créneau contre Salvini pour des motifs de principes humanitaires, sur lesquels nous n’avions pas trop de leçons à donner.


Si Matteo Salvini est un danger, il ne l’est pas en raison de l’exemple qu’il pourrait donner en France, les Français n’ont jamais considéré les italiens comme des modèles, ni à suivre, ni à eviter. Marine LePen n’a rien à gagner à l’ascension de Salvini de même que le Centre gauche français n'a en rien pâti de l'échec en 2016 de Renzi, l'autre Matteo.


Salvini n’est cependant pas inoffensif.


Il serait illusoire d’imaginer qu’une fois au pouvoir, ce leader et ses émules se contenteront de monter la garde aux frontières. Ils voudront aller plus loin.


On ne peut pas imaginer que L’Italie décide de quitter l’Europe. Le peuple italien ne suivrait pas, même si la Commission Junker a multiplié les maladresses en tombant dans le piège des provocations budgétaires. Il est encore moins facile de sortir de l’Euro que de l’Europe.


Il serait néanmoins possible que Salvini prenne la tête d’un pôle extrémiste d'Etats prônant un nationalisme européen. Une telle direction aurait une apparente pertinence face aux nationalismes américain, chinois, ou britannique. Elle pourrait séduire aussi en Allemagne et la possibilité d’un changement de nature de l’Union n’est pas exclure. Dans cette Europe nouvelle, ce serait la France qui ne se sentirait pas à sa place.


Dans un monde où se côtoient les Trump, Johnson, Erdogan, Ping, et Salvini sans parler de dictateurs de moindre importance, Emmanuel Macron apparaît bien esseulé.





 
 
 

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