Le rêve français, un cauchemar
- André Touboul

- 25 août 2019
- 2 min de lecture

On fait croire aux Français qu’ils vivent en démocratie, et en liberté. En fait, ils n’ont jamais été aussi encadrés, surveillés, pressurés. Ils ont la liberté de voter, mais on le sait le vote ne change rien. Ils ont la liberté de parole, enfin de moins en moins, et surtout pour ceux qui n’ont pas accès aux médias. Ils ont la douceur de vivre, que l’on prolonge grâce à des injections massives de pouvoir d’achat alimentées par la dette publique.
En fait, les Français sont comme les bœufs de Kobe qu’au Japon on masse à la bière pour qu’ils soient détendus au moment d’être saignés.
Ils sont gérés par une bureaucrature de plus en plus nombreuse, qui manque toujours de personnels et de moyens. Cette classe de fonctionnaires privilégiée qui vit au crochets du pays est protégée par un statut d’airain.
Les jeunes, 3 Français sur 4 âgés entre 15 et 30 ans, disent vouloir être fonctionnaires, selon un sondage Ipsos réalisé en 2012 (BFM TV). C'est principalement « la garantie de l'emploi » qui les attire.
Pour, Le Monde en 2011, près d’un jeune sur trois souhaite de devenir fonctionnaire »
En 2003, l´Obs titrait « les jeunes rêvent de devenir fonctionnaires ».
On a vanté le rêve américain, aujourd’hui bien racorni, le rêve français de devenir rond-de-cuir attend son Victor Hugo... mais malgré tout le talent du monde ce paradis de parasites a tout du cauchemar.
En 2015, prenant le contre-pied de cette vérité devant un aréopage d'entrepreneurs britanniques réunis à la résidence de l'ambassadeur de France à Londres, Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie, lâchait : « Les jeunes générations veulent devenir entrepreneurs, pas fonctionnaires ou politiciens», selon le correspondant du Figaro. Le futur Président parlait en anglais, et l’on peut affirmer que c’était du wishful thinking.
Depuis, il a été hissé au pouvoir d'en haut par la haute fonction publique qui lui avait concocté un programme de centralisation à outrance. Encore plus d’Etat, toujours plus d’Etat, plus de dette publique, plus de fonctionnaires, plus d’impôts, plus d’allocations... la roue infernale de l’infortune.
Le modèle social français n’est qu’une bureaucrature. Il a l’apparence d’une démocratie administrée, mais n’est qu’une dictature des bureaucrates. Parvenu à sa perfection toute la société est fonctionnarisée, et plus personne ne produit, ni ne crée rien.
Le paradoxe de Macron est que son mode de pensée le pousse à rompre ce cercle délétère et libérer les énergies, mais ses seuls soutiens l’ont conduit par intérêt de caste ou conviction, héritée du siècle passé, à étatiser encore plus un pays qui étouffe sous les contraintes collectivistes. La réforme des retraites en est le dernier exemple. Les optimistes diront que l’uniformisation est un moyen de gommer les avantages de secteur public que l’on ne peut contrôler en l’attaquant de front. Les réalistes constateront que c’est encore une centralisation et une liberté qui disparaît. Car ne nous y trompons pas, unifier les systèmes de retraites par un mécanisme universel, c’est ôter aux citoyens toute liberté de s’organiser pour gérer leur prévoyance par profession.
Mais, le Diable étant dans les détails, il faudra savoir si la collectivisation étatique touchera la totalité des systèmes, ou si les professionnels conserveront le droit de gérer librement leurs régimes complémentaires.
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