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Avec trois mois d’avance sur le Beaujolais, le Macron nouveau est arrivé

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 22 sept. 2019
  • 2 min de lecture

Décidément, Macron a beaucoup appris du Grand débat. Il consent à montrer ses émotions. Il a compris que l’on ne peut pas toujours parler à l’intellect, mais que la politique est aussi, et peut-être d’abord, une affaire de tripes. Quand il s’adresse directement aux Français, comme quand il remerciait les Biarrots pour leur accueil du G7, son regard d’aigle se voile. On appelle ce phénomène « fendre l’armure ». Mais si, pour la plupart des politiques, cet exercice est commandé, calibré, étudié avec des conseils en communication, on sent que Macron est spontané et veut établir un lien affectif avec les Français. Ils l’ont mandaté, certes, il le rappelle comme Sarkozy assez souvent, mais l’on voit qu’il est à deux doigts de leur dire qu’il les aime, alors que l’on se souvient de Hollande qui, lui,confiait qu’il était à deux doigts d’être aimé.


Le cinquième pouvoir, celui des médias, le seul qui ne supporte pas la moindre critique, et n’use que modérément de l’auto-critique, présente le changement de ton d’Emmanuel Macron comme une victoire de ses injonctions. L’humilité devant les micros et caméras, omniprésents, est la bigoterie, pour ne pas dire tartuferie que l’on exige des gouvernants. Le Président serait venu à résipiscence en adoptant, enfin, la novlangue en usage qui interdit d’appeler un chat un chat, pour pratiquer un gloubi-glouba consensuel qui laisse penser que comme le raillait déjà Jean Yanne « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ».


Les naturalistes prétendent que la fonction crée l’organe. Il est certain qu’elle change l’homme, ou plus exactement elle le confronte à ses propres limites. On croyait qu’Emmanuel Macron n’était qu’un froid technocrate, une machine à penser bien huilée, il se révèle de plus d’épaisseur. Son habileté manœuvrière lui a permis de réussir une sortie de la crise des Gilets où la maladresse de son Premier Ministre l’avait plongé, elle l’a aussi aidé à réussir un G7 où il y avait tant de coups à prendre.


Il aurait pu plastronner en lançant un «c’est qui le patron !», retentissant.


Il a choisi d’ouvrir son cœur, notamment en confiant que les violences endurées, même par les violents était inacceptables cœur, inacceptables... et qu’il fallait tout faire, et plus encore pour les éviter. Mais n’ayons pas d’inquiétude, dès qu’il parle des retraites, c’est l’expert en comptabilité qui reprend le dessus.

 
 
 

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