Dans l’indifférence, une rupture anthropologique majeure.
- André Touboul

- 22 sept. 2019
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L’opposition à la "PMA pour toutes" au motif que cela serait une étape vers la "PMA pour tous" et donc la GPA et les ventres à vendre, est fondée, mais à côté de l’essentiel.
En la matière le centre de toute décision, ce qui doit primer sur toute autre considération est l’intérêt de l’enfant.
Enfin, les corps médical, autre que les spécialistes en procréation assistée qui plaident pour leur technique... et leur porte-monnaie, prend position.
"Peut-on accepter qu'un enfant soit délibérément privé de père ?", demande l'Académie Nationale de médecine dans un rapport publié samedi 21 septembre 2019. Elle y émet des réserves sur l'ouverture à la procréation médicalement assistée aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires. L'absence d'un père aurait selon l'Académie, des conséquences sur le développement de l'enfant.
En énonçant une évidence que le discours convenu qui seul a le droit de cité exclut, les autorités médicales font preuve de courage. La recherche du père est un grand classique de la littérature. Il existe de mauvais pères, des pères absents, mais c’est une quête fondatrice de la personnalité.
"Mon père, cette éprouvette au sourire si doux"... écrirait demain Victor Hugo si l’on suivait les technocrates qui professent que dès lors que l’on sait faire quelque prouesse biologique, on doit l’offrir au public.
Enfin, la question est bien posée, non en termes consuméristes qui veulent que la société ait pour unique objet de répondre aux désirs solvables des consommateurs, mais de manière conforme à son génie qui est de protéger les plus faibles, en l’occurrence l’enfant.
Que la pratique soit développée à l’étranger est un mauvais argument. On pratique aussi ailleurs le travail et l’exploitation des enfants.
Que les riches puissent violer les droits de l’enfant, n’autorise pas la loi à ouvrir cette faculté à d’autres. Elle devrait, au contraire, placer les contrevenants devant leurs responsabilités.
Il est fort à craindre que ce que l’Académie Nationale de médecine considère comme une rupture anthropologique majeure soit entérinée dans l’indifférence générale sans autre souci pour le pouvoir que de satisfaire des coteries activistes, sans coût pour les comptes publics. Nous sommes gouvernés par des comptables, nous l’avons voulu, nous en subirons les conséquences.
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