On doit retarder l’âge de départ à la retraite, non seulement l’âge effectif mais surtout l’âge léga

Un élément incontournable milite en faveur du retardement de l’âge de départ est l’équilibre entre les actifs et retraités. Que le système soit une répartition ou une capitalisation, au bout du compte ce sont les actifs qui entretiennent les retraités, sauf à ce que les fonds épargnés soient investis à l’étranger, ce que font au demeurant les fonds de pension américains, mais ne peut être généralisé et présente des risques de pertes auxquels répugne la culture européenne.

Cet aspect comptable est le seul pris en considération par les projets du gouvernement qui tente de contourner la difficulté en proposant un âge pivot, ou une retraite à point, en noyant l’opération dans une universalisation aussi absurde qu’inutile. On comprend que nos dirigeants redoutent de se heurter à l’hostilité des syndicats qui trouvent dans l’âge légal un étendard facile à brandir, comme pour les 35 heures.

Comme pour les 35 heures, le contournement est insuffisant car l’âge légal a un incidence sur la politique des employeurs à l’égard des seniors.

Il est préjudiciable de négliger l’importance de l’âge légal de départ à la retraite sur le chômage des seniors.

Il est évident et prouvé que l’expérience est un avantage déterminant dans toute profession, non exclusivement fondée sur la force physique, c’est à dire aujourd’hui l’immense majorité des métiers.

Néanmoins, les entreprises cessent d’investir dans leurs salariés environ cinq ans avant l’âge légal de départ, c’est à dire celui auquel ils peuvent décider de quitter l’entreprise. Il est en effet nécessaire et de la responsabilité des patrons de prévoir une continuité et ils sont donc dans la nécessité de faire monter de plus jeunes.

Ainsi en abaissant l’âge légal de la retraite à 60 ans, « cadeau » empoisonné que François Mitterrand a fait à la France, on a pas seulement compromis l’équilibre des caisses de retraite, rendu inévitable l’augmentation des cotisation et la diminution des prestations, car l’endettement a des limites, on a aussi précipité le chômage de ceux qui ont atteint l’âge de 55 ans.

Depuis que l’âge légal de départ a été relevé, la mise à la préretraite systématique a reculé à 57 ans.

L’allongement de la durée de la vie, n’est pas que statistique, il est consécutif à une meilleure santé générale, due à une meilleure alimentation, meilleure médecine, et des travaux moins physiquement éprouvants.