Au cœur du triangle incommode du terrorisme islamiste, d'autre deuils, d'autres pleurs
- André Touboul

- 6 oct. 2019
- 3 min de lecture

Il n’est pas question de déclarer terroriste tout individu qui montrerait des signes d’appartenance à la religion musulmane. D’un autre côté ne pas dénommer radicalisation des comportements montrant une hostilité à la société française telle qu’elle existe, par crainte de stigmatiser relève du déni et celui-ci devient coupable quand il se traduit par des morts. Et enfin, il ne faut pas être dupes, la stratégie de combat des Islamistes est de faire se dresser les uns contre les autres les Français dont les racines sont musulmanes et le reste de la population.
Ces trois branches du triangle incommode sont en outre compliquées par des débats oiseux sur la laïcité.
La laïcité a été adoptée en principe républicain, comme une protection de l’Etat contre le cléricalisme. Il y a belle lurette que le catholicisme politique n’a plus d’existence en France. La religion dans notre pays relève de pratiques culturelles. Elle n’a même plus d’incidence sur le gouvernement, ni sur les mœurs.
On voudrait, à l'inverse, aujourd’hui utiliser la laïcité pour protéger la religion musulmane de toute atteinte de l’Etat. L’Etat serait le garant de la liberté religieuse. Mais personne ne menace cette liberté dont nul ne se soucie. C’est vrai pour toutes les religions, sauf pour l’Islam. Seuls les musulmans se considèrent comme agressés dans leur foi.
De fait, le problème spécifique, que pose la religion musulmane en France, est qu’elle est utilisée comme instrument politique. Par la façon dont elle se manifeste, il s’agit de changer la vie dans la cité. Non pas pour favoriser la vie en commun, ce qui serait louable, mais pour en détacher un groupe humain.
La stratégie des Islamistes est de provoquer une résurgence religieuse en se servant habilement des difficultés sociales en elles-mêmes assez banales que traverse la France. Il s’agit plus que de faire obstacle à une intégration peu problématique par elle-même, que de désintégrer la société française. A cet égard, tout ce qui bouscule les habitudes est pain béni. Toute contestation est bonne à prendre.
De fait, la réalité n’est pas l’oppression que subissent certains forcés d’abandonner leur culture au demeurant assez lointaine, sinon inexistante, mais le désordre consécutif aux menées subversives des prédicateurs afin d’inculquer une culture militante à des personnes qui n’en avaient pas.
Ainsi le passage à l’acte est l’acte d’allégeance des convertis. On peut être converti en provenance d’une autre religion, mais aussi par ce que l’on appelle une radicalisation.
L’Islam politique s’affirme par des attitudes symboliques. Le voile, bien sûr, la nourriture aussi, mais encore le refus du contact avec les femmes. Certains conducteurs de bus vont jusqu’à refuser de toucher un volant après une collègue.
Ces éléments pourraient être un folklore inoffensif, voire ridicule. Ils se situent dans un contexte de guerre de religion et de ce fait sont vécus comme une agression.
Le véritable enjeu de la guerre de religion que les Islamistes ont déclaré à l’Occident n’est pas la prise de pouvoir, mais la mainmise sur toute une partie de la population, certes minoritaire, mais assez nombreuse pour constituer le ferment d’une émancipation au cœur des pays où règne la Charia.
Le terrorisme, chez nous, n’a pas d’autre fin. Il n’est pas tant destiné à nous faire peur ou vaincre la démocratie comme les extrémistes bien de chez nous, qu’à pousser la clientèle potentielle des fondamentalistes à s’exclure de la société moderne, donc impie.
Nos compatriotes musulmans doivent le comprendre et tout faire pour éviter de se faire manipuler au prétexte de liberté religieuse. La foi est dans le cœur, et non comme de mauvais bergers le prétendent dans des simagrées. C’est certes un effort, mais ce serait là des preuves d’amour de leur patrie, la France.
Quant à nos gouvernants, ils devraient cesser de pratiquer l’angélisme et d’agiter des principes généraux qui n’ont pas d’application en l’espèce. Par paresse ou lâcheté on ferme les yeux, dans l’éducation nationale, et on en a la démonstration macabre jusque dans la police. Mais nous n’avons que ce que nous méritons, quand les responsables font les autruches, il faut nous préparer à d’autres deuils, d'autres pleurs.
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