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La méthode Trump est celle du pompier-pyromane

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 19 oct. 2019
  • 2 min de lecture

On dit que l'actuel Président des Etats-Unis est imprévisible, mais sa technique est toujours immuable. Il allume les incendies pour se donner le mérite de les éteindre. Sur le champ de bataille, malheureusement, si l'on décompte les morts et autres victimes sinistrées, les gains sont moins visibles pour ne pas dire inexistants.


En Corée, Kim Jong-un poursuit imperturbablement son programme nucléaire. Après les invectives et menaces de destruction massive proférées par Trump, l’accolade sur le 35ème parallèle a libéré les mains du petit dictateur. Séoul et Tokyo savent désormais que le parapluie américain est inexistant.


Dans la guerre commerciale avec la Chine, toute l’économie mondiale est perdante, et au lieu de se rééquilibrer le déficit commercial US s’est creusé. En 2018, il a atteint son niveau le plus élevé depuis dix ans. Si en 2019, la situation globale s'est améliorée, le déficit de la balance des échanges de biens avec la Chine, lui, a bondi de 29,7% à 26,9 milliards de dollars en avril.


En Syrie, les morts Kurdes ne lui disent pas merci. La géopolitique américaine sera pour longtemps hypothéquée par cette trahison. Cet épisode qui a assuré une emprise totale des Russes dans la région ne pourra que faire renaître les soupçons de manipulation de Trump par des agents du Kremlin.


Il se qualifie lui-même de négociateur brillant, ce qui fait douter, non de sa modestie, on sait qu’il n’en a pas, mais de sa santé mentale. Il apparaît comme une illustration sinon une caricature de l’hubris, la démesure que les Grecs antiques considéraient comme la faute morale la plus grave.


Au crédit des méthodes brutales de l’homme d’affaires, on ne peut citer que deux points : l’économie intérieure et la politique migratoire.


La bonne santé économique des États-Unis est largement due à sa politique fiscale. Les capitaux américains sont revenus massivement à la maison. Et la baisse des impôts sur les entreprises a permis de contrer le cycle habituel qui aurait dû conduire au moins à un ralentissement. Néanmoins le coup de fouet fiscal n'a qu'un temps et l'on sent déjà que ses effets s'atténuent.


Sur le front de l’immigration, Trump a assumé le sale boulot. Les statistiques montrent que ses discours, menaces et gesticulations ont porté. Et les images de la marche des milliers de migrants stoppée au Mexique avant d’arriver à leur frontière n’a pu que rassurer les américains, qu'ils se l'avouent ou pas. Leur bonne conscience en a pris un coup, mais ils se consolent en se disant que le bad guy, c'est Trump.


Son principal atout électoral, au fond, reste le pas de clerc des Démocrates qui ont enfourché le vélocipède exterminateur de l’impeachment sur un très mauvais prétexte. Certes, le Président n’aurait pas dû user de la diplomatie d’Etat pour des fins électoralistes, et en quelque sorte la privatiser, mais il reste que l’affaire Biden est loin d’être celle de Monsieur Propre, la rendre publique était une cause juste. La seule peut-être moralement défendable de toutes les postures du pyromane de la Maison Blanche que certains comparent à Néron. Si Donald Trump est réélu pour un second mandat, pour le malheur de l'Amérique et du reste du Monde, c'est pour beaucoup au Parti Démocrate qu'on le devra.

 
 
 

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