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Pour Halloween, François Hollande propose le Sextennat

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 2 nov. 2019
  • 2 min de lecture

François Hollande cultive son image de clown triste, il n'est pas de semaine qui s'écoule sans qu'il se propulse devant les micros, publie un livre, dont on veut bien croire que, cette fois, il l'a écrit, et délivre un message politique relevant de la tautologie ou de la fantasmagorie. Celui relatif à une réforme constitutionnelle est dans cette seconde catégorie..


Comme l’on pouvait s’y attendre pour Halloween, il propose de régler la crise de la démocratie représentative par des potions institutionnelles issues d’une pharmacopée poussiéreuse.


Conversant avec le think tank Terra Nova qui puise l’essentiel de ses idées outre Atlantique, il réclame un régime présidentiel pour la France, en supprimant le Premier Ministre. Ce type de régime n’est pas comme son nom le laisse penser un accroissement des pouvoirs du Président, mais au contraire un équilibre réel entre le législatif et l’exécutif. En somme, un système a l’américaine. Il veut un mandat présidentiel de 6 ans et des députés élus pour 4 années. Une manière de revenir au temps bénis de la cohabitation.


Sur le papier, ce serait un moyen de redorer le blason du Parlement. Dans les faits, les Français ne sont pas des Américains, et, en France, le pouvoir ne se partage pas. Si le Parlement n’est pas du même bord que le Président, il n’y a pas de cohabitation, puisque pas de premier ministre, mais une crise de régime.


Dans ses fantasmes, Hollande oublie aussi que dans le Parlement US le Sénat est prépondérant sur plusieurs sujets majeurs. De fait, pour l’ensemble des lois, il faut l’accord des deux assemblées aux États-Unis. Ce système, oblige à une culture de la négociation et du compromis. En France, on vote selon son idéologie, ou pour ou contre l’exécutif. Mais il est impensable de négocier. Les tractations entre partis ont d'ailleurs déconsidéré la 4ème République. Le bipartisme US, enfin, rend possible le donnant-donnant, inimaginable en France où les Partis fleurissent et se fanent plus vite que les roses.


Le Premier Ministre, dans le quinquennat, n'est plus un fusible très crédible tant il est vrai que la majorité est présidentielle, et qu'il n'en est pas le chef. Mais si l'on parvient à déconnecter les élections législatives et présidentielles pour rendre son indépendance au Parlement, le Premier Ministre devient indispensable.


Malgré son passage à l'Elysée, qu'il a pris à tort pour un pédalo, François Hollande semble ignorer cette évidence. Il ne voit pas que la réhabilitation de l'Assemblée Nationale passe par celle des élus. Il faudrait cesser d'en faire des têtes de Turcs à éliminer comme à la foire du Trône, dont il faut limiter les mandats pour en faire des amateurs de la politique, et discuter le moindre euro reçu ou dépensé. Mais promouvoir en eux des responsables dotés de véritables moyens de contrôler l'exécutif, et d'amender ses propositions de loi.


Il serait temps que quelqu'un informe François Hollande qu'il n'est plus Président, et qu'il se rende enfin compte que ses interventions pathétiques sont un faire valoir pour Emmanuel Macron, dont on finirait par oublier avec quelle maestria il l'a éjecté du siège présidentiel qu'il occupa si mal.




 
 
 

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