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Pourquoi les Démocrates votent Trump

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 2 nov. 2019
  • 3 min de lecture




La politique n’est pas une science exacte. Néanmoins, il existe des principes constants qu’il est imprudent de méconnaître. L’un d’eux est qu’il faut se garder de prendre un risque inutile ; un autre prescrit qu’il ne faut prendre l’initiative de se lancer dans un combat qu’avec des chances raisonnables d’aboutir ; un troisième stipule qu’il faut toujours faire la balance entre les gains et les pertes escomptées ; et enfin chacun sait que si la politique est l’art d’exploiter les émotions il ne faut jamais s’abandonner aux siennes.


Ces derniers temps le parti de l’âne a entrepris de violer toutes ces règles d’or.


Si l’on comprend le calvaire des personnes raisonnables au spectacle effondrant offert par le Président Trump, et que l’on compatit avec sincérité avec nos amis américains dans les rares moments où l’oncle Donald ne nous menace pas, il faut constater que les Démocrates ont perdu leurs nerfs. Ils ne supportent plus cet enfant tyrannique et mal embouché, au point de de perdre toute lucidité. Cela les a conduits à oublier les autres règles rappelles plus haut.


Risque inutile, la stratégie de l’impeachment est un pas de clerc qui ne peut que souder les Républicains autour de Trump. Il est évident que la procédure n’aboutira pas faute de majorité suffisante au Sénat. Et l’opinion finira par dire : tout ça pour rien ! A la veille d’un scrutin, il n’est jamais bon d’essuyer une défaite.


Le registre des gains apparaît bien mince, celui des inconvénients considérables. Si les Démocrates avaient un vrai désir d’alternance, ils défieraient Trump avec des arguments politiques de fond sur le champ électoral. Le choix procédurier fera que ses partisans auront beau jeu de railler la vacuité du programme des Démocrates, et de les présenter comme des truqueurs au regard du jugement du peuple eu égard à la proximité des élections. Car la légitimité est dans les urnes.


En effet, dans l’impeachment, ce n’est pas la Justice américaine qui agit, mais les politiques eux-mêmes, ce qui rend évident le reproche d’être juges et parties.


Sur le fond, il n’est pas certain que tenter d’obtenir d’une enquête sur des agissements délictueux soit inconvenant de la part d’un chef d’Etat. Le fait qu’il s’agisse d’un potentiel adversaire électoral ne change rien, car nul n’est au-dessus des lois. Ceux qui s’offusquent de la démarche sont les mêmes qui clament à l’accoutumée que « le public doit savoir ».

Il sera aussi très facile aux Républicains de souligner que les Démocrates ont monté l’affaire en épingle pour protéger un vrai délinquant, Joe Biden. Ainsi Trump plaidera la transparence sans pouvoir être contredit.


Il est impossible que les responsables Démocrates aient négligé ces éléments qui auraient dû les dissuader de s’aventurer dans cette voie.


Pour le comprendre il faut prendre en compte que le taux de chômage aux États-Unis est à 3%, et que le retournement du cycle de prospérité annoncé par tous les économistes se fait attendre. Cette bascule fatale devrait faire place prochainement à une récession. C’est cette situation, aggravée par une dette publique sans précédent que les Démocrates ne souhaitent pas endosser. Si Trump est réélu, lui et les Républicains devront manger un pain très noir.


C’est sans doute pourquoi aucune personnalité ne parvient à s’imposer comme leader démocrate incontesté. Il serait pourtant normal que les Démocrates se rassemblent car dans une situation intolérable l’union efface les divergences. Non, vraiment, tout montre que ce parti ne tient pas réellement à accéder dans l’immédiat à la Présidence.

 
 
 

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