De l’argent pour les banlieues ? Foutaise !
- André Touboul

- 9 nov. 2019
- 2 min de lecture

De plan banlieue en plan des quartiers difficiles, on engloutira tous les milliards que l’on voudra, pour reconquérir les territoires perdus de la République, on ne pourra jamais rivaliser avec l’économie dominante du trafic de drogue qui assure un train de vie sans égal à sa minorité dominante qui y maintient un ordre relatif.
Il n’y a pas de place assise pour tous, la valetaille est insatisfaite. Pour elle, l’ennemi n’est pas le riche dealer, celui-là il ne plaisante pas, on baisse le regard quand on le croise, le responsable c'est l’Etat et tous ses représentants. Car l’Etat, s’il est ferme et parfois brutal avec les bons citoyens, est pleutre quand il s’agit d’affronter la guérilla urbaine.
Ne payez pas vos impôts au jour dit, il vous en cuira. Ceux qui caillassent les pompiers venus éteindre les incendies volontairement allumés pour les piéger, ceux qui tendent des embuscades aux policiers, saccagent les centres médicaux, ceux-là ne risquent rien. Les élus leur parlent avec respect et demandent leur autorisation pour pénétrer dans leur cité.
Quand Edouard Philippe parle d’une bande d’imbéciles, il se moque. Il ne vit pas dans le monde réel.
Le plus navrant est de voir les ministres faire du tourisme sur les lieux incendiés comme à Chanteloup les Vignes... trois petits mots et puis s’en vont, mais sur un plan pratique, rien. Ou plutôt oui, d’insupportables leçons d'euphémisme.
On prétend que c'est la lutte contre le trafic de drogue qui provoque la colère des bandes. Il est possible que la configuration des cités difficiles soit un facteur du problème, mais ce ne sont pas les immeubles qui dealent. Un bulldozer ne fera que déplacer le commerce. La reconquête passe d'abord par des opérations de police classique et fermes. Ensuite, une fois le territoire assaini, on peut faire des plans et espérer ne pas dépenser l'argent public en pure perte. La majorité des habitants de ces quartiers se sent abandonnée, avant tout par la loi républicaine.
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