top of page

L’art de perdre le nord

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 23 nov. 2019
  • 2 min de lecture


Les palinodies sur la retraite rappellent ces temps où, l’argent manquant, on passe en revue toutes les possibilités d’économie, mais sur chacun des postes de dépense on est à l’os, au sang, à la plaie. Et où, désabusés, on s’offre comme lot de consolation un gueuleton hors de prix, en toute tranquillité d’esprit puisque l’on paiera avec un chèque sans provision.


Retraite universelle, à points, avec un âge pivot ou retardée, clause du grand-père, réversion, pénibilité... Macron hésite. Preuve évidente qu’il n’avait et n’a toujours pas de certitude en la matière. Cela n’empêche pas les commentateurs avisés de lui rappeler son engagement de ne pas toucher à l’âge de départ. Et d’autres de déclarer que, faute de réaliser une réforme dont personne ne veut, il serait inutile qu’il se représente en 2022. Une autre façon de dire que ce gentil petit monde de l’élite qui nous gouverne l’a promu au pouvoir, comme on pousse un pion sur l’échiquier, pour réaliser l’impossible, et qu’il le répudiera, façon Hollande, s’il ne fait pas le job. Et, de fait, il ne s’agit de rien d’autre que de simplifier les régimes spéciaux qui sont autant de niches sociales où habite un féroce molosse que personne n’ose affronter.


Les simagrées des consultations tout azimut de corps intermédiaires moribonds, qui conviennent aux technocrates comme des bretelles à un lapin, ne trompent personne, tant le public est persuadé que ces têtes d’œuf sont intimement persuadées de détenir la meilleure solution, et ne l’interrogent que pour la forme. Ces préliminaires qui n’en finissent pas ne font que nourrir l’anxiété. Quand on ne voit pas où le pilote conduit le navire, la panique à bord n’est pas loin.


Il existe plusieurs raffinements dans l’art de perdre, l’un d’eux est de jouer un jeu contre sa nature, et quand il s’agit de perdre le nord, la méthode est infaillible.

 
 
 

Commentaires


bottom of page