Marine Le Pen et la méthode Dusse

On sait, à peu près quels sont les programmes des partis d’opposition, en bien ou mal, on nous en parle assez souvent. Quand les intéressés se présentent dans les médias, ils développent leurs recettes miracle. S’ils omettent de le faire, on les interroge complaisamment sur ce qu’ils préconisent. On sait tout sur tous.

Tous sauf, Marine Le Pen. Elle se contente de critiquer, laissant entendre que chacun sait bien ce qu’elle ferait, elle. Mais justement, on n’en sait rien. Le flou est son royaume. De temps en temps, une mesure fuite : la retraite à 60 ans. C’est tellement surréaliste qu’il faudrait des heures pour expliquer la pertinence de cette politique. En fait, c’est comme « zéro immigration ». L’utopie ne se discute pas, elle cloue la critique au sol, elle défie l’analyse. Même le nom du parti est couleur muraille « Rassemblement National »… qui peut être contre.

Tout cela pourrait-il fonctionner ? Sur l’ambiguïté de l’appellation, il y a doute, en effet c’est toujours Front National qui vient aux lèvres quand on parle d’elle.

Sur l’Europe, elle s’est aussi banalisée. On sait qu’elle a renoncé à sortir de l’Euro. De sorte que l’on ne voit pas la différence avec Macron.

Sur tout le reste, dans un débat présidentiel, sa vacuité apparaîtra.

Si Marine Le Pen compte sur la puissance destructrice des élites envers un Président qui comme Hollande ne vend pas la salade, et se voit reprocher chaque parole, chaque geste, même ceux qu’il ne fait pas, elle s’illusionne, car le moment venu les critiques resserreront les rangs pour défendre celui qui reste l’un des leurs.

Un coup du sort, un attentat laisserait le champ libre à un nouveau candidat du même tonneau que Macron.

A la réflexion, il ne reste qu’une chance à Marine Le Pen de devenir Présidente de la République : la solution de Jean-Claude Dusse : « Sur un malentendu, elle pourrait conclure ».