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L’énarque et la locomotive

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 28 déc. 2019
  • 1 min de lecture

Si je dis Bercy, Bercy ce n’est personne en particulier, donc ce n’est personne. Tout ce que cela évoque pour le commun des mortels, c’est ce bâtiment du genre Pont d’Avignon.


Ce pont qui malgré les réparations n’a jamais cessé de s’effondrer au cours des âges. Ce pont sur lequel on danse. Où les beaux Messieurs font comme-ci, et les Belles Dames font comme-ça.


Pour certains Bercy est la demeure du père Ubu et de son croc à Phinances. Pour d’autres ce nom évoque le tonneau percé dans son fond que les sœurs Danaïdes s’épuisaient à remplir sans jamais y arriver.


Mais Bercy, c’est plus que cela et plus que les gens qui y travaillent. C’est la Mecque de l’élite française.

Ne croyez pas que ces gens soient cyniques, ils sont persuadés que ce qui sort de leurs cerveaux est bon pour le pays. C’est même le meilleur. Puisqu’ils sont les plus intelligents. Fernand Raynaud plaisantait dans un sketch en disant « je suis intelligent, puisque je suis douanier ». Il avait pressenti nos têtes d’œuf.


L’idée que, par miracle, toutes les bonnes solutions qui leur viennent à l’esprit coïncident avec leurs intérêts ne les perturbe pas. Puisque ce qui est bon pour eux est bon pour le pays.


Quand ils se voulaient au service des élus du peuple, leur « génie créateur » était tempéré par ceux qui chaque jour s’exposaient à portée d’engueulade.


Depuis qu’ils ont éliminé ces gêneurs, nos technocrates déraillent. Et l’on connaît la différence entre un énarque et une locomotive. Quand elle déraille, la locomotive s’arrête. Ces derniers temps les énarques font encore plus fort, ils mettent les locomotives à l’arrêt.

 
 
 

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