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Chez les magistrats japonais, il y a des seppuku qui se perdent

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 6 janv. 2020
  • 2 min de lecture

Dire comme Claude Weill, plus pertinent à son habitude, que lorsque l’on travaille au Japon on doit accepter la Justice japonaise n’a pas de sens. En effet la Justice nippone n’est pas si barbare qu’on le dit. Les responsables de Fukushima, trente morts, n’ont pas fait un seul jour de prison.


Au pays du soleil levant, la Justice n’emprisonne que très rarement de manière préventive, d’où un taux de condamnation de près de 100% pour les prévenus qui sont déférés devant les tribunaux.


Dans l’affaire Goshn, la réticence des magistrats à énoncer leurs preuves, l’imprécision des griefs, la maladresse de la communication ont tranché avec la dureté du régime imposé au prévenu.


Mais aussi, comment ne pas être choqué par l’ingratitude vis à vis d’un homme qui avait sauvé une entreprise majeure du pays, alors qu’elle était en faillite.Ce service ne justifiait aucunement une quelconque impunité, mais aurait dû conduire à plus d’égards. Ainsi, c’est le fond de cruauté et de xénophobie, pour ne pas dire de racisme nippon qui resurgit des placards de l’histoire.


Goshn était traité comme un demi-dieu au Japon, à l’égal des plus grands lutteurs de sumo. C’était un héro de mangas. On ne pouvait, sans choquer, le maltraiter sans des motifs évidents et d’une gravité exceptionnelle. On aurait compris cette attitude si Carlos Goshn avait, par exemple, violé l’impératrice.


Au lieu de faire de Goshn, en le poursuivant avec mesure, un patron indélicat, ce qu’il est peut-être, et un réprouvé, ce qu’il aurait été certainement, les magistrats japonais l’ont promu au rang d’un James Bond. Tristement ils ont compromis leur honneur national pour d’obscures raisons peu avouables, car on leur fait le crédit de penser que ce n’est pas par incompétence. Chez les magistrats nippons, il y a quelques seppuku qui se perdent.

 
 
 

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