La France malade du Covid-5000
- André Touboul

- 25 mars 2020
- 3 min de lecture


Il est de plus en plus difficile au gouvernement de s’abriter derrière l’autorité d’un Haut Comité scientifique démonétisé. Alors que, paradoxalement les professionnels de santé, qui sont sur le front avec une incroyable abnégation, font l’unanimité dans le cœur des Français.
On ne tombera pas dans le piège complotiste que tente d’organiser le #ILsSavaient, pour démontrer que les élites gouvernantes ont trahi la confiance du peuple. Le spectacle de pratiquement tous ces dirigeants qui, de par le monde, ont été dans le déni jusqu’au dernier moment, suffirait à les dédouaner.
Mais quand une caste médicale, comme en France, s'arqueboute pour refuser la possibilité d’un traitement du Covid-19, il ne s’agit plus de mensonges plus ou moins pieux, mais de bêtise et de malfaisance.
On croyait que les 5000 étaient parvenus aux confins du cynisme en substituant la technocratie à la démocratie. On se trompait. L’affaire Raoult montre qu’Einstein avait raison : il n’existe que deux choses infinies, l’univers et la bêtise humaine, et pour l’univers le doute est permis.
L’indigence des argumentaires pour inciter à la prudence ou rejeter le traitement proposé par le Professeur marseillais est confondante de bêtise.
On a entendu :
on ne peut faire confiance à Didier Raoult car il est (ou serait) climatosceptique,
on n’est pas certain de l’efficacité du produit,
il y a des effets secondaires, sur les femmes enceintes et des risques cardiaques,
on ne doit pas s’écarter de la rigueur scientifique, qui prescrit de faire des tests plus nombreux, avec des groupes témoins, sur une longue période,
il ne faut pas faire naître de faux espoirs,
il existe d’autres molécules...
Il n’est pas utile de s’étendre ici sur la valeur de ces arguments, dont chacun voit l’inanité, mais le dernier mérite que l’on s’y attarde, car on en arrive à de la malfaisance.
Il s’agit donc d’autres molécules que l’on voudrait tester, et pour lesquelles la chloroquine pourrait faire de l’ombre. Curieusement les intervenants sont très discrets sur ces alternatives. On ne nous dit pas qui y travaille, qui les produira... ni en quoi ils consistent.
Cette discrétion n’est pas nécessairement le signe d’une connivence entre certains laboratoires et les élites médicales installées dont on sait qu’elles sont issues d’un mandarinat plus que discutable où l’entre-soi est plus important que les mérites.
Elle est incontestablement la preuve d’une soumission du monde médical à la pensée unique. Encore que tous les médecins que l'on interroge autour de nous, après avoir affirmé qu'il convient d'être circonspect, avouent qu'au cas où eux-mêmes seraient atteints, ils n'hésiteraient pas une seconde à s'administrer ce produit.
Nous avions les énarques, nous avons les familles de pontes et de mandarins, souvent experts au service de l’industrie pharmaceutique, ce qui est naturel puisqu’ils sont censés détenir la vérité scientifique, mais ce qui modère sérieusement leur indépendance.
On pourrait se contenter d’en sourire, mais leur emprise sur l’appareil de l’Etat dépasse l’entendement. Hier le Ministre de la santé a encadré le recours à la chloroquine le limitant aux hôpitaux et seulement dans les cas graves (comprendre désespérés) et après accord d’un comité médical.
Ce qui semble être une interdiction pour les Français d’avoir recours au traitement qu’ils choisissent après avis de leur médecin de ville, aura des répercussions. Pendant la crise sanitaire, peut-être, car nos compatriotes ne sont pas prêts à se soumettre pour le seul motif de servir de cobayes contre leur gré pour tester des molécules d’origine inconnue. Après la crise, à la fin de la trêve des confineurs, certainement, car il y aura des plaintes pour mise en danger de la vie d’autrui. On sait déjà qu’il s’en prépare contre Mme Buzyn, il y en aura contre M. Véran.
Ils prétendront qu’ils étaient responsables, mais pas coupables, ayant fait confiance à des sommités médicales. Mais qui les croira ?
Il conviendra aussi que l'on explique pourquoi les moyens du privé qui s'est préparé à répondre présent n'ont pas été mis en oeuvre, pour le moment. Il ne s'agit pas de coût, car il est dans l'immense majorité des cas identique. On préfère ne pas penser qu'il s'agit d'un épisode de la guerre public/privé, dont on sait qu'elle n'a pas tourné à l'avantage du public dans le secteur de l'éducation.
En attendant, grâce à l’exception française nous avons trouvé plus fort que le Covid-19, c’est le Covid-5000, nous réchapperons au premier mais le second nous tuera. On a du mal à s’y résigner quand tous les jours on assiste au sinistre téléthon des morts et des contaminés.
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