Diluer les responsabilités

Ces derniers jours, le Gouvernement ne parle plus « d’autorités sanitaires », ni de « comité scientifiques » mais de « sociétés savantes ».

Ce changement de vocabulaire n’est pas anodin, il dissimule une perte de crédibilité des cautions scientifiques sur lequel les pouvoirs publics se sont appuyés, ou pour être plus exact, se sont dissimulés depuis le début de la crise du Covid.

Dans ses dernières intervention, notamment celle du 19 avril relative aux EHPAD, le Ministre Olivier Véran a déjà employé ce terme. Sans plus de précision.

Quelles sont ces sociétés ? Mystère. Elles semblent être plus secrètes que savantes.

Une autre affaire permet d’en apprendre plus. Un communiqué relatif à l’utilité, contestée, de 8.500 respirateurs modèle Osiris, commandés par l’Etat nous apprend qu’en l’occurrence elles sont au nombre de deux : la société française d'anesthésie et de réanimation et la société de réanimation de langue française.

On se demande en quoi la langue française intervient dans la réanimation. Mais, plus sérieusement, si ces deux associations dont l’indépendance est douteuse car au moins l’une d’entre elles a modifié son avis sur le matériel en question, sont certainement compétentes en matière de réanimation, il aurait été plus efficient de consulter les chefs de service de réanimation qui, sur la brèche, sont les plus aptes à définir leurs besoins. Il semble que ce soit l’effet d’annonce qui ait été privilégié, plus que la pertinence de l’action.

En toute hypothèse, ces deux associations loi de 1901, n’étaient pas concernées pour les EHPAD où l’on ne réanime pas. Olivier Véran devait donc en avoir consulté d’autres.

On a désormais le sentiment, qu’après avoir personnalisé ses conseils scientifiques, en faisant ses boucliers, le Gouvernement s'emploie à diluer les responsabilités. Une bonne méthode pour se rendre irréprochable.

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