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Adieu, veau, vache, cochon, couvée…

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 7 août 2022
  • 6 min de lecture




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Ils s’en vont au marché leurs illusions sur la tête, et croient qu’ils vont s’emparer du monde, refaire l’histoire…mais…







Les infaillibles perdent toujours


Sous des prétextes plus que dérisoires, voire fallacieux, les deux autocrates les plus absolus et puissants de la planète, Poutine et Xi, ont décidé de bouleverser l’équilibre mondial.

En agressant l’Ukraine, le Russe a réveillé un géant endormi. Il ne s’agit pas des Etats-Unis qui s'étaient désintéressés de l'Europe, ni de l’OTAN, celle-ci d’autant moins menaçante qu’elle était en état de mort cérébrale. C’est de l’Allemagne que l’on parle. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, l’Allemagne s’était, de par sa Constitution dictée par les Alliés vainqueurs, interdit d’intervenir militairement hors de ses frontières et aussi de reconstituer son armée.

Dans le même temps elle s’était rendue dépendante du gaz russe. Le géant était désarmé et enchaîné. L’erreur de Poutine a été de croire qu’elle était pour toujours inoffensive, et comptait pour quantité négligeable. Avec une bêtise qui n’a d’égal que son arrogance, le Kremlin se gausse des Européens, mais surtout des Allemands qui auront froid cet hiver. Le réveil sera brutal. Les Allemands ne sont pas des bourgeois de Calais. Ils sont en voie de s’affranchir de leur dépendance économique vis à vis de la Russie, et ils ont pris conscience de la nécessité de se réarmer. Mauvais souvenir, que le réarmement de l'Allemagne. Certes, cela ne se fera pas en se constituant en une puissance nucléaire, ses propres alliés, Américains, Britanniques et Français s’y opposeraient. Mais il est possible aujourd’hui de créer des armes aussi terrifiantes, chimiques ou biologiques. De telles armes constitueraient un arsenal dissuasif aussi radical que les bombes atomiques. La possession de ce bouclier permettra à l’armée allemande de se projeter impunément hors de ses frontières comme le fait aujourd’hui la Russie. Avec l’efficacité que l’on peut prédire. Déjà Poutine a trébuché dans son rêve de s'emparer de l'Ukraine sans coup férir, comme il le fit de la Crimée. On ne peut qu'espérer que le nouvel ordre mondial fondé sur la force, voulu par le Kremlin, subisse le sort du pot au lait de Perrette.

Procédant de la même légèreté que le Russe, le Chinois Xi a saisi le prétexte d’une visite d’une parlementaire US à Taïwan, (manifestement motivée par les élections de novembre où le camp démocrate est à la peine), pour lancer de grandes manœuvres militaires. Celles-ci impressionnent peu, et paraissent aussi à usage interne. Elles ont cependant l’inconvénient de réveiller le Japon. Ce dernier était, comme l’Allemagne, pour la même raison et depuis la même époque, contraint constitutionnellement de ne pas développer d’armée offensive. La menace chinoise change la donne. C’est désormais avec la bénédiction américaine que l’empire du soleil levant va renouer avec le militaire. Avec l’efficience que l’on devine.


On peut s’interroger sur l’imprudence qu’il y a pour la Chine à passer de la compétition commerciale improprement qualifiée de guerre avec les Etats-Unis, à une confrontation militaire qui, même si elle ne débouche sur rien de concret, va torpiller définitivement les relations entre l’Empire du milieu et ses clients de l’Occident. Sans doute Monsieur Xi compte sur le reste du monde pour commercer, mais il ne suffit pas que la demande y soit forte, encore faut-il qu’elle soit solvable. Certes, la Chine a des réserves de change, mais il est prévisible que, n’étant plus alimentées, elles fondent bientôt comme neige au soleil.


On peut, aussi, douter de la rationalité du gouvernement chinois qui vient de suspendre les négociations avec les Etats-Unis… sur le climat ! Le monde selon Xi serait-il celui où le dérèglement climatique s'arrête aux frontières ?

Poutine et Xi ne sont pas des imbéciles, cependant l’exercice solitaire du pouvoir trop prolongé conduit au pire : la croyance en sa propre infaillibilité. L’un et l’autre ne doutent plus, et ils oublient les leçons de l’histoire. Certes, la Russie a eu raison de l’Allemagne, mais à quel prix et grâce au soutien des Américains. Quant à la Chine, elle ne devrait pas perdre de vue que le Japon est capable de comportement impérialiste, et que la culture japonaise profonde est un mépris de la mort.

Le parapluie nucléaire, qui pour l’heure garantit certains Etats de ne pas être attaqués, n’est pas une garantie éternelle. Ce serait plutôt dans un premier temps un danger, car la prolifération nucléaire semble inévitable, et à force de se banaliser finira par ne plus être un tabou.

Les infaillibles perdent toujours. En réveillant le géant teuton et le dragon nippon, nos deux apprentis sorciers, que rien ne forçait à prendre un tel risque, ont montré, une fois de plus, que les régimes autocrates, qui se targuaient du temps de la covid d’être les meilleurs, sont un poison mortel pour l’humanité. Avec plus de résultats que les démocraties, ils parviennent à se répliquer et à faire renaître des dangers que l’on espérait écartés à jamais.


***


Le scandale de l’imam qui s’incruste, quand la justice assise se couche


Un autre émule de Perrette, notre Darmanin, qui rêve des dividendes de sa posture de défenseur de l’ordre républicain, et qui, patatras, se prend les pieds dans un tapis de prière.


Dans les commentaires entendus à propos de la décision du tribunal administratif qui suspend l’arrêté pris par le Ministre de l’intérieur d’expulser un imam pour ses déclarations antisémites, homophobes et sexistes, on entend bien des opinions qui ont probablement chacune une part de vérité :

  • le dossier aurait été mal ficelé

  • les magistrats s’arrogent le droit de statuer en opportunité, alors que c’est le rôle de l’exécutif, et l'on entend parler du gouvernement des juges,

  • Darmanin chercherait un effet médiatique pour servir ses ambitions personnelles mais désavoué, et de plus en plus fragile après l’affaire du Stade de France, il devrait démissionner. Adieu, veau, vache, cochon, couvée...

Certaines déclarations, qui évoquent l’état de droit, sont hors de propos, car il ne suffit pas qu’une décision soit rendue par des juges pour qu’elle soit conforme à l’état de droit. Encore faut-il que les magistrats aient respecté la loi. Or en l’espèce invoquer la liberté individuelle et l’intérêt familial pour refuser l’expulsion d’un étranger indésirable (bien que né en France, l’intéressé ne bénéficie pas de la nationalité française qu’il a rejetée) est une distorsion du droit, et c’est faire de la politique.


La question est de savoir pourquoi. On invoque, à cet égard, la politisation de certains magistrats, proches de l’extrême gauche, cela n’est pas faux, mais en l’espèce il y a plus.


En effet, lors de l’audience la salle était pleine de soutiens de l’imam, lui-même en fuite, et ce public s’est permis de huer l’avocat du gouvernement. Les juges administratifs ne sont pas accoutumés à ce type de pression, ils n’en sont d’ailleurs pas protégés. Il est ainsi probable que leur décision ait été « influencée » par la menace que représentaient les partisans de l’imam radical.


Des magistrats de haut niveau en auraient sans doute fait abstraction, ou même en auraient déduit la preuve d’une dangerosité de l’individu. Bien qu’ils fassent partie de la magistrature assise (les juges), par opposition à la magistrature debout (les procureurs ou représentants du gouvernement), les magistrats du Tribunal administratif de Paris ont plié devant la menace. On a reproché parfois aux juges de se coucher devant le pouvoir politique, il apparait que désormais ils peuvent aussi se soumettre à la crainte de la violence de minorités radicales.



Mélenchon fait le trottoir

Mélenchon, le pseudo républicain mais vrai robespierriste, reprend la théorie d’une seule Chine. Il oublie simplement que jamais la loi de la Chine communiste ne s’est appliquée à Taïwan, qui n’est pas sécessionniste, mais indépendante. Il est évident que si Pékin devait avoir recours à la force pour l’imposer à une population qui n’en veut pas, il s’agirait d’une agression.


De fait, il y a deux Chine, comme il y a deux Corée, comme il y eut deux Allemagne. Il s’agit peut-être d’un seul peuple, d’une seule nation, mais il existe deux Etats. Une fois de plus le leader de la NUPES tombe (volontairement) dans le piège des mots. De raccourcis en contresens, il s’en va déclarant : « la République, c’est moi », « je vais être élu premier Ministre »…entre autres saillies approximatives. C’est du pain béni pour les médias qui les colportent et sans s’en rendre compte lui font la courte échelle. De minorité en minorité Mélenchon fait des passes. La limite de l’exercice est que ce racolage clientéliste revient à chercher un mari en faisant le trottoir.


En voilà un, encore, qui devrait songer à la morale de la fable de Perrette.

« On m’élit Roi, mon peuple m’aime ; Les diadèmes vont sur ma tête pleuvant : Quelque accident fait-il que je rentre en moi-même ;

Je suis gros Jean comme devant ».


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