Au nouvel an, des vœux dépareillés

A vos Souhaits !

Une fois par an, il est de coutume d’adresser des vœux à ses contemporains. Il y a des formules toutes faites pour cela, mais pour peu que l’on tente de faire du sur-mesure, on s’aperçoit que le terrain est miné et que le choix des mots, plus révélateur qu’on le voudrait, n’est pas toujours flatteur pour les destinataires car bien entendu on a tendance à leur promettre ce qui leur manque. Il n’y a donc pas de raison d‘exempter de cette tradition le personnel politique, qui comme son nom devrait l’indiquer est à notre service, puisque l’Etat c’est eux, mais le peuple, c’est nous.

A Emmanuel Macron, on souhaite d’avoir trouvé, sous le sapin, quelques idées nouvelles pour faire espérer les Français dans leur avenir, ses anciennes étant totalement usées. A en juger par ses vœux du 31, le Père Noël l’a oublié.

Pour Marine Le Pen, on espérera qu’en 2023, elle manque le moins souvent possible l’occasion de se taire, car c’est quand elle ne dit rien que l’on estime qu’elle a bien parlé.

Jean-Luc Mélenchon recevra aussi son paquet bien ficelé de souhaits afin qu’en 2023 déferle l’enthousiasme populaire pour ses bons mots, comme quand il qualifiait François Hollande de capitaine de pédalo, même si, lui-même, donne souvent l’impression d’être un marin de cyclo-rameur.

A Nicolas Sarkozy, on souhaitera de bons jugements correctionnels en appel qui le dispensent de passer par la case prison, au grand Monopoly de la vie, mais il serait présomptueux pour lui de penser qu’il puisse rejoindre la case (nouveau) Départ.

Pour François Hollande, on ne sait trop quoi lui souhaiter, il a déjà tout subi, ou presque. Peut-être un mariage dans l’année, lui qui l’a offert à tous, sans y avoir goûté lui-même.

Au Parti socialiste, on adressera des condoléances en guise de vœux, certains cas de mort clinique étant irréversibles.

Pour Les Républicains, on leur souhaitera qu’ils survivent à Ciotti, et ce sera déjà une belle performance.

Aux EELV, on souhaite de découvrir enfin que la NUPES n’est ni pour l’Europe, ni pour l’écologie, mais seulement pour Mélenchon.

A la CGT, on propose une motion pour faire la grève de la grève.

A Edouard Philippe, on souhaitera de se faire un nom, lui qui a déjà deux prénoms.

Pour Bruno Le Maire, une bonne dose de fantaisie fera l’affaire.

A Madame Lagarde on souhaite de meilleurs taux Pour 2023.

A Elisabeth Borne, moins de 49-3 que l’année passée.

Pour Olivier Véran, on offre un demi-litre de sérum de vérité.

MM. Bonne et Attal, un tandem pour rouler à Paris en vélo, plutôt qu’un crêpage de chignon.

A Laurent Wauquiez, on fait le cadeau d’une panoplie de candidat à la présidence, à n’enfiler que dans deux ou trois ans au moins. En lui rappelant que candidat qui roule n’amasse pas mousse.

A Anne Hidalgo, que les Parisiens aiment tant, souhaitons une capitale dératisée et désintoxiquée, avec enfin des travaux de voirie pour de vrai, en vue de 2024.

A Eric Zemmour, de ne pas se faire grandement remplacer par Michel Houellebecq, et vice versa.

Pour Michel Onfray, on souhaite de comprendre que dans un puits de science, on peut aussi se noyer.

A Luc Ferry, d’accepter de reconnaitre son erreur qui est de ne pas voir que l’on ne peut faire la paix avec Poutine, simplement parce que lui ne le veut pas. Le reste de ses ratiocinations étant de l’ordre de la propagande, indigne de son intelligence.

A l’Ukraine, on souhaite de retrouver son intégrité territoriale, rien que pour emm* Luc Ferry.

A Volodimir Zelensky de rester vivant, pour la même raison.

A Vladimir Poutine, on ne souhaitera rien de bon.

A Prigogine, de comprendre que la Chevauchée des vaches qui rient, c’est pas du Wagner et encore moins du nougat.

Pour Kadirov, de trouver un rôle burlesque à Broadway, car il a un don pour cela.

Aux Russes, on adresse des vœux pour qu’ils renouent avec leur bon sens et leur fameuse âme slave, qui, à la différence de l’humour polonais qui est fait de 50% de vodka, est, ces temps-ci, plutôt constituée de 100% d’alcool de patates.

Pour Joe Biden, on souhaitera qu’il trouve quelqu’un pour faire un dauphin présentable, ou une dauphine, voire une 4L. Quant à Donald Trump, n’importe qui fera l’affaire.

Pour Recipt Erdogan, on espèrera qu’il découvre que tout ce qui turc n’est pas forcément bon, à commencer par les WéCés.

A Benjamin Netanyahu, souhaitons qu’il n’oublie pas qu’Israël n’appartient pas aux extrémistes religieux, et qu’ils n’ont aucune légitimité pour l’entrainer à sa perte, mais pourraient bien y arriver s’ils perdent de vue que le premier devoir des Juifs sur cette Terre est d’être exemplaires. Il parait qu’ils ont été élus pour cela.

Pour Xi Jinping, nos meilleurs vœux pour qu’il accepte que les Chinois soient moins bridés (c’est nul !), s’il ne veut pas que la Chine fasse un grand bond en arrière.

Pour l’Afrique sub-saharienne, faisons le vœux qu’elle reprenne ses esprits, ce qui est, pour des peuples animistes, la moindre des choses.

Au Maghreb, on souhaite d’avoir une meilleur idée du printemps.

Aux Mollahs, on souhaite d’avoir le Coran moins saignant.

Aux réseaux sociaux, d’être plus sociables que réseauteurs.

Aux influenceurs, on adressera le livre de prières de Saint Panurge.

Aux wokes enfin, d’être plus cool et d’adopter une rock and roll attitude.

Et pourquoi pas, avec les Corinthiens, ne pas cesser, en 2023, de faire les pitres.

Nul doute que si tous ces voeux sont exhaussés, l’année sera bonne.

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