Ces ponts que l’on rompt
- André Touboul
- il y a 6 jours
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Après Boualem Sansal en Algérie, voici Bernard-Henri Levy condamné à trente ans de prison par le régime tunisien, lui, heureusement, par contumace. Ce sont des marques de distinction qui valent des légions d’honneur.
Les dictateurs de ces deux pays du Maghreb font délivrer des fatwas par leur tribunaux qui sont tout sauf des juges. Ces ignominies sont à la mesure de leur faiblesse.
Comment après ces scélératesses les Algériens et les Tunisiens vivant en France peuvent-ils revendiquer haut et fort ce à quoi ils ont un droit inconditionnel, la justice française ?
C’est un mauvais coup qui leur est porté.
Le droit international tolère depuis quelques décennies la double nationalité. Ce fait juridique n’est cependant viable que dans la mesure où les pays concernés sont régis par des droits compatibles. L’Algérie et maintenant la Tunisie ont choisi de rompre les ponts avec l’Etat de droit qui, par bonheur, reste l’univers dans lequel se situe la France.
La France en est affectée. Il y a dans notre pays un parti de l’étranger. Les LFI s’en prennent aux socialistes juifs et traitent les autres de ce parti de « collabos ».
La stratégie de Mélenchon est de miser sur le séparatisme pour affirmer sa main mise sur l’ensemble de la gauche. Il compte sur ce socle dur pour obliger le moment venu ce parti, ainsi affaibli, à le rejoindre. A cet égard l’islamophobie et Gaza sont des instruments redoutables pour souder autour de lui un électorat musulman.
Quand on entend JM Colombani, ancien Directeur du journal Le Monde, prédire que les socialistes se soumettront pour des raisons électorales, on mesure à quel point les machiavélisme du chef des LFI est efficace. Comme une lame à double tranchant, à l’aller elle décime les rangs socialistes, au retour elle les rallie. On sait que, bien que les politiques se plaisent à donner des leçons de morale, l’éthique et la politique sont des mondes séparés, mais jamais cela n’aura été assumé avec autant de cynisme. On en éprouve une grande pitié pour tous ceux que Mitterrand appelait le peuple de gauche et qui est honteusement trahi dans ses valeurs.
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