Courber l’échine ? Plus jamais !
- André Touboul

- 5 nov. 2023
- 2 min de lecture

Ce qui surnage des propos tenus sur la réaction de l’Etat d’Israël au pogrom du 7 octobre, et des actes antisémites dans le monde, et notamment en France, est une idée non exprimée, mais toujours présente. Celle qu’il est anormal que les Juifs répliquent quand on les insulte, quand on les frappe et quand on les tue.
Des siècles durant depuis la destruction du Temple par les Romains, les Juifs ont subi. La Shoah fut le paroxysme de cette souffrance muette et passive. Par la création de l’État d’Israël les Juifs du monde entier ont espéré que leur calvaire pouvait avoir un terme, car immédiatement agressé par les Etats arabes, le jeune Etat se défendit avec courage et efficacité, au grand étonnement de tous.
Soulevés par les exhortations haineuses du Grand Mufti de Jerusalem, appelant au massacre des Juifs, les Palestiniens voyant leurs soutiens vaincus, s’enfuirent en masse craignant la vengeance de ceux qu’ils avaient commencé à tuer impunément.
Cette crainte était peu justifiée car l’Etat d’Israël, qui était alors dirigé par des idéalistes laïques, se voulait un exemple de vertu humaniste. Néanmoins,un grand nombre de Palestiniens n’est pas revenu refusant de cohabiter avec les Juifs. Une partie est restée en Jordanie, mais au Liban ils furent contenus dans des camps, et pas accueillis en Égypte ou en Syrie.
Aux attaques suivantes, toujours à l’initiative de ses voisins arabes, Israël a résisté, et en conséquence a occupé de nouveaux territoires dont une grande partie non stratégique a été volontairement restituée.
Cette résistance fut d’abord exemplaire, comme cette génération de Sabras qui faisait vivre des Kibboutz dans le désert ; puis, au fur et à mesure des vagues d’immigrations de Juifs fuyant les Etats arabes, puis l’Europe centrale, l’image et la réalité de l’Etat dit Hébreux ont changé.
Les Séfarades d’abord furent moins ouverts aux Arabes qu’ils avaient dû fuir. Les Ashkénazes ont ensuite accentué la pente religieuse vers une orthodoxie aussi étroite qu’inconsciente des dangers. Les répliques aux attaques furent de moins en moins aisées et nettes. Etat exemplaire, invincible et admirable, Israël est ainsi devenu un Etat comme une autre, critiquable et critiqué.
Les anti-juifs y ont vu une possibilité de retour au « bon vieux temps » où les Juifs pouvaient être impunément insultés, frappés et tués. Il incombe aux Israéliens de détromper le monde sur cette idée fausse, et montrer qu’il est extrêmement coûteux, voire exorbitant, de s’en prendre aux Juifs en leur maison. Aux Juifs du monde, il appartient de ne pas se laisser insulter ou agresser et là aussi de rendre les coups. Courber l’échine ? Plus jamais ! Si leur sort est lié à celui de l’Etat d’Israël, il ne relève que d’eux-mêmes de se faire respecter, l’intérêt, et peut-être le souhait de Jérusalem étant de les voir affluer.
Dans cette situation, il n’y a pas de place pour la compassion envers les Palestiniens. Parce que dans le monde nouveau de Poutine, ce sont les armes qui parlent plus fort que le droit. Mais surtout, parce que le sort de cette population est de l’unique responsabilité de ses dirigeants Hamas ou Hezbollah. Il sera ce qu’ils en feront. Tant que leur projet sera d’exterminer tous les Juifs du Jourdain à la mer, il devront en assumer les conséquences. A chacun ses responsabilités.
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