Emmanuel Macron, le grand bluff
- André Touboul

- 26 juil.
- 3 min de lecture

Reconnaissance de l’Etat palestinien. Macron pourrait songer à envoyer De Villepin à l’ONU pour faire cette déclaration. Mais pas plus que le fameux discours de 2003 n’a empêché la seconde guerre d’Irak, cette prestation, si, le Ministre des affaires étrangères actuel veut bien laisser la place à l’ancien, n’aurait aucun effet sur un conflit où les parties ne sont pas disposées à s’entendre. Les Palestiniens, manipulés par l’Iran, persistant à vouloir détruire l’Etat d’Israël, et ce dernier ayant le mauvais goût de prétendre continuer à exister.
Prince de l’inutile, Emmanuel Macron en est réduit à jouer la mouche du coche, au risque de salir l’image de la France qui a du mal à se reconnaître derrière cette « reconnaissance » intempestive, aux relents suspects. En effet, il ne peut ignorer les conséquences de son parti pris sur la flambée de l’antisémitisme dans notre pays. Mais, n’a-t-il pas déjà été dans cette voie en refusant de se joindre à la marche du 12 novembre 2023 contre ce fléau déshonorant .
Obligé de n’être candidat à rien par la Constitution, Macon n’a certes pas de vues électorales dans ce positionnement, mais celui-ci répond à une préoccupation essentielle du Président : durer.
Il ne faut pas, en effet, négliger l’hypothèse qu’il ait voulu par un nouveau signal LFI-compatible, laisser entendre que si le gouvernement Bayrou sautait, il pourrait bien nommer Lucie Castet à Matignon. Panique à droite assurée. Effroi au centre.
Une telle perspective est confirmée par l’annulation par l’Elysée de l’entretien prévu entre le Président et Bruno Retailleau. Dans leur différend sur l’Algérie, Macron à choisi Alger, et n’en démord pas.
Il n’était certes pas agréable pour le Président de se faire moucher par Trump qui observe que la France et Macron sont des quantités négligeables, mais il a désormais l’habitude de prendre une volée de bois vert à chaque fois qu’il ouvre la bouche. Même son ancien Premier ministre Edouard Philippe, le désavoue.
Le seul élément, qui soit susceptible de le retenir d’un virage à gauche toute, qui serait un reniement total de toute son action économique, est qu’une telle embardée, entraînant une nouvelle censure, poserait la question, au-delà de sa propre légitimité, de sa capacité à diriger le pays.
Il n’aurait, alors, plus qu’une seule option : prononcer une nouvelle dissolution. Avec la certitude, cette fois, de voir balayer ce qu’il reste de macronistes. Il serait dans la position du joueur de poker qui n’a rien dans sa main et se déclare insolemment : tapis ! La Droite LR prendra-t-elle le risque de payer pour voir ?
Faire durer Bayrou pour lui-même durer. Ce grand bluff est la seule possibilité pour Macron de tirer encore vingt et un mois, soit 639 jours de présidence vide. Il compte les heures de son impuissance, les Français les comptent aussi, mais de sa nuisance.
Les Présidents de notre République ont tous été soucieux de la trace qu’ils laisseraient dans l’Histoire. De Gaulle, évidemment, la grandeur et l’amour d’une France éternelle. Pompidou, parti trop tôt, était le Président de la prospérité d’abord. Giscard, se voulait moderne, il installa la bureaucratie. Mitterrand entendait incarner la Gauche pour longtemps, elle n’existait pas avant lui, et s’est trouvée orpheline après. Chirac croyait en une Droite qui fut plus à gauche que modérée. Sarkozy, réaliste, rêvait de remettre la France au travail, pour gagner plus, les bureaucrates ont eu sa peau. Hollande, capitaine de pédalo, renonça à se représenter pour ne pas affronter la défaite, et partir sur un désaveu. Macron, lui, veut simplement durer jusqu’au bout de son enfer qui malheureusement est aussi le nôtre.
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