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IA, Akbar !

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • il y a 6 jours
  • 3 min de lecture




On appelle systématiquement la psychiatrie à la rescousse quand un individu décapite ou poignarde. Ce secours permet d’éviter d’affronter la question de la violence politique et en particulier islamique. Mais c’est enfoncer une porte ouverte que de dire  qu’il faut être un tantinet déséquilibré pour assassiner son voisin.


En vérité, le passage à l’acte est caractérisé par sa forme. Celle-ci révèle une atmospère  qui est entretenue par des mouvements sociaux dont ils sont les sécrétions, comme la pustule est consécutive à la fièvre.


Le meurtrier de Nantes, que stupidement certains médias persistent à dénommer « suspect », alors qu’il y a flagrance du crime, ne s’est pas réclamé d’une mouvance islamique, il était cependant fasciné par le nazisme, qui, il est vrai, n’en est pas antinomique. Mais le plus frappant est que son manifeste aurait été rédigé par une intelligence artificielle.


Après l’Etat Islamique, l’EI, c’est à l’IA que va l’allégeance.


Le salmigondis du texte publié par l’individu, n’est pas une reprise d’écritures sacrées mal digérées, mais une autre forme de vérité révélée, celle qui sort de la bouche de l’Intelligence Artificielle.


Ce n’est pas l’IA qui a armé le bras du fanatique, mais pas plus que c’est le Coran qui pousse au crime. Si la religion musulmane était consubstantielle à la violence le milliard de croyants dans le monde ne cesseraient de massacrer leurs voisins. Certes, certains régimes théocratiques sont en bataille et même se chamaillent entre eux, mais pas plus que ne l’ont fait dans le passé les  peuples de la chrétienté. Ce qui est en cause dans les dérives meurtrières est une doctrine particulière, celle des Frères musulmans. Cette mouvance, considérée comme terroriste, est interdite en Égypte, et plus récemment en Jordanie.


L’affaire de Nantes est révélatrice des dégâts que peut faire sur des esprits faibles, l’affirmation catégorique qui s’inscrit sur les écrans des smartphones et des PC.


Il ne s’agit pas seulement d’une information factuelle, comme on peut en trouver sur la toile, mais d’une conversation, très réelle bien que virtuelle. De la conversation à la conversion, il n’y a qu’un pas celui de l’autorité.


L’IA détient la vérité. Tel est son privilège. Les faits, elles les a digérés et interprétés. On trouve bien entendu ce genre de distorsion sur Wikipédia qui de temps à autre porte des jugements d’ordre politique ou moral discutables ou militants. Mais cela reste au niveau de l’information et non de l’interpellation. L’IA n’informe pas, elle se substitue à la réflexion de celui qui s’adresse à elle. L’IA a ses convertis qui ne jurent que par elle. Il est prévisible qu’ils seront de plus en plus nombreux. On aurait tort de croire qu’elle n’est qu’un instrument, un outil de plus, car telle une religion, elle délivre une vérité indubitable, une explication à tout, et ses potentialité sont sans limites. Ces trois caractères sont propres à la diviniser.


L’IA, n’en doutons pas, aura ses fanatiques, ses radicalisés, ses activistes. On tuera en son nom. La violence, comme la bêtise étant contagieuse, elle se transmet d’un fanatisme à l’autre tel un feu de brousse, ainsi que le montre, ces derniers jours, le crime affreux d’un croyant dans une mosquée du Gard. René Girard aurait parlé de principe mimétique.


Le plus terrifiant est qu’à la différence des religions qui ont pour projet, au moins initial, d’élever le niveau moral des individus, l’IA sera un Dieu sans morale, sans dessein pour l’homme.

 
 
 

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