L’Etat de droit, un principe galvaudé
- André Touboul

- 1 juin
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L’une des méthodes les plus éprouvées pour gouverner les peuples, c’est de les étourdir de concepts dont on détourne le sens. L’un des exemples est le fameux « l’Etat de droit » que l’on invoque à tout propos.
Dans l’Etat de droit véritable, le peuple reste souverain, ses élus sont seuls qualifiés pour définir la loi. Les juges doivent l’interpréter en se gardant de la détourner de l’intention du Législateur qui habite à l’Assemblée Nationale.
Pour éviter, cependant les dérives que l’émotion ou la démagogie peuvent dicter à la loi, selon les circonstances, il faut et il suffit que soit organisée et respectée une procédure d’autant plus exigeante que les principes qui sont en jeu sont grands. Le rôle des juges est de s’assurer de la régularité de la procédure, pas de faire la loi.
On parle de respect des valeurs, mais il n’appartient pas aux Juges, gardiens légitimes de la forme, de légiférer au fond, et en aucun cas de s’instituer oracles des valeurs.
Sans vergogne, on invoque aujourd’hui l’État de droit pour faire obstacle au populisme, en galvaudant le premier dans un rôle qui n’est pas le sien, et en exaspérant le peuple devenu un souverain sans couronne.
Ceux qui se livrent à cette filouterie poursuivent un but évident, imposer à la population une politique dont elle ne veut pas.
Contrairement à ce que l’on répète sottement, il n’est pas nécessaire de sortir de l’Etat de droit pour retrouver le bon sens et l’intérêt général. Il suffit d’en rappeler les bornes qui ne sont rien d’autre qu’une exigence de prudence formelle dans les conditions d’adoption de la loi.
Il est totalement conforme à l’Etat de droit que de rappeler aux Juges qui sortent de leur fonction que ni les valeurs, ni le cadre légal ne font partie de leur mission.
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