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L’inversion des esprits

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 25 nov. 2023
  • 2 min de lecture

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La société occidentale traverse une crise morale. Le Mal incarné par le nazisme s’éloigne dans les mémoires, au point que désormais se traiter de nazi ou fasciste devient une sorte de ponctuation des conversations qui tournent en rond (cf. Le point Godwin). Et en même temps, le Bien, promis par l’utopie communiste, qui promettait des lendemains chantants mais délivrait des aujourd’hui tyraniques, s’est effondré dans les gravats du Mur de Berlin.


A la faveur de ce désarroi majeur, car l’exigence morale est la substance de toute vie sociale, les paradoxes fleurissent. Le Wokisme en est le réceptacle, voire la caricature. Pour ses tenants, il suffit d’inverser les rôles pour que soit rétabli un ordre juste. Ainsi, le racisme anti-Blanc serait la réponse adéquate au racisme des Blancs, ce prédicat conduit à tout racialiser, et faire du racisme par anti-racisme. Ainsi, le féminisme radical qui désigne le masculin comme ennemi absolu, mène directement à une guerre des sexes que la revendication d’égalité avait pour objet d’abolir. Ainsi, prôner la dictature des minorités supposément opprimées par la majorité débouche sur une légitimation de la contrainte que la démocratie a justement pour but d’éviter.

Inévitablement, les effets concrets de ce contre-pied de pensée se retourne contre ses auteurs. Les Blancs qui avaient oublié qu’ils l’étaient prennent conscience qu’ils le sont au moins dans l’esprit de certains. Et, bien entendu, comme ils n’ont dans leur grande majorité pas le goût du masochisme, ils en viennent à une attitude défensive de rejet. De même, les hommes, qui ne voient pas pourquoi ils devraient expier le fait d’être nés de sexe masculin, ont tendance à répliquer à la mise en accusation systématique des excès d’un patriarcat dont ils ne se sentent pas comptables. De même encore, les majorités silencieuses, que les minorités braillardes abreuvent d’injures et veulent contraindre à leurs lubies, sont en passe de perdre leur calme, sombrant dans le populisme qui n’est rien d’autre qu’un retour sans nuance à la loi brutale de la majorité.


La responsabilité des politiques est en l’occurrence centrale et déterminante.

S’ils ont la sagesse « d’écouter ceux qui se taisent » et de remettre à leur place ceux qui en sortent, les chances d’un retour à l’harmonie sociale existent. Les représentants du peuple sont d’abord sa voix. Certes, ils ont aussi pour fonction de l’éclairer, mais quand ils se plient aux inversions mentales de ceux qui à notre époque prétendent parler au nom de minorités, ils ne font que s’en dissocier. Le dysfonctionnement le plus grave que connaît la société française de notre temps est que ses élus lui donnent le sentiment de la trahir en agitant des idées à rebours du bon sens, comme si en prendre le contre-pied était la garantie de penser juste.


Il n’existe pas de société ou de civilisation woke, ce sont des anti-société, des anti-civilisation. De cette vérité le bon peuple est convaincu. La pensée est à l’envers, dirait Saint Eloi. Reste à nos dirigeants à faire comme le Roi Dagobert… la remettre à l’endroit.








 
 
 

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