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Le discours de la méthode de Gabriel Attal





La bonne conduite ne peut attendre, contrairement à la connaissance scientifique, que l’on prenne le temps pour éviter l’erreur, observait Descartes avec raison.


L’urgence est une des composantes de la vérité politique qui est de ce fait nécessairement imparfaite et contestable.


Ainsi, l’essence même de l’art de gouverner est de se jeter à l’eau, sans être certain qu’elle ne sera pas trop chaude ou froide.


"J'assume", tel est le mot le plus souvent prononcé par Gabriel Attal, Premier ministre. Il est la conclusion de ce qu'il appelle sa méthode qu'il résume ainsi : identifier les problèmes, décider, et agir. Il pourrait en fait ajouter "assumer", ce qui ne va pas de soi, car Emmanuel Marcon, identifie souvent mais n'assume jamais ; ce qui explique, son macronage, néologisme ukrainien pour signifier dire une chose et faire le contraire.


Gabriel Attal n'est pas un philosophe, il est dans l'action, mais ne faut-il pas admettre que la finalité de toute philosophie est la conduite bonne, c'est-à-dire l'action.


Agrippa catégorisait les manières de se tromper, en toute logique comme souvent savaient le faire les Grecs anciens, mais sans prendre parti sur le vrai. Descartes analysait sans évacuer le doute de l'action, car il convenait que sur les choses humaines l'urgence ne permet pas de parvenir à des certitudes parfaites. La méthode Attal est de trancher net au risque de se tromper.


Attal, assume. En d'autres termes, il accepte de douter de la validité des principes formant le corps des idées reçues qu'il confronte à l'observation des faits. Cette mise en question est proche du doute cartésien qui demande ses papiers à toute affirmation. Mais, Attal accepte, en outre, d’être en contradiction avec le politiquement correct. Assumer annonce aussi qu’il ne reviendra pas sur ses pas, ayant fait son choix. A l’encontre de Descartes qui ironisait sur le « bon sens, chose du monde la mieux partagée », il revendique prendre des décisions de bon sens. Ce critère du « sens commun » se réfère à une perception commune d’où découlent les règles de conduite qui dès lors relèvent de l’évidence et non d’une idéologie. Ce pragmatisme est proche de la philosophie anglo-saxonne, et s’inscrit dans la ligne du macronisme des origines, lequel promettait de retenir ce qui marche, sans égard pour la couleur des idées. A l’épreuve des faits, force est de constater qu’Emmanuel Macron s’est surtout attaché à ménager les idéologues, et qu’il pèse plus qu’à l’aune de l’efficacité, les positions qui le situeront autant à gauche qu’à droite.


Sa propre méthode autorise Gabriel Attal à faire siennes des problématiques du Rassemblement National, et à leur répondre conformément aux attentes des Français. En théorie, cette ligne de conduite devrait couper l’herbe sous les pieds du parti lepéniste. Reste à démontrer que son application sera effective. A défaut, ce sera simplement donner raison à l’adversaire, sans en tirer profit.


 


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